Depuis le mercredi 24 novembre dernier, les détenues dans les deux quartiers de la Maison d’arrêt des Femmes (MAF) ont décidé de lever les boucliers contre l’administration pénitentiaire en particulier contre le Directeur de ladite prison. Selon l’ONG SOS Prisonniers Gabon (SPG), ces dames incarcérées dénoncent les conditions de détention « inhumaines» caractérisées par l’empêchement de se rendre à l’infirmerie en plus des stigmatisations et de la sous-alimentation.

C’est en début de matinée du mercredi 24 novembre dernier que les femmes détenues à sans famille ont décidé de sortir de leur gong. Et pour cause, déjà agacées par le traitement désobligeant qui leur serait infligé, le Directeur de ladite maison d’arrêt aurait franchi le Rubicon en pénétrant leur intimité. Pour faire claire, le shérif du plus grand milieu carcéral du Gabon se serait arrogé le droit de délimiter le nombre de femmes à la cuisine. Seulement, s’il lui est reconnu la prérogative d’administrer cette prison, ce dernier aurait omis que ces femmes, gabonaises pour la plupart, s’auto-organisent pour survivre.

Justifiant le nombre élevé de femmes en cuisine, elles révèlent que chacune prépare pour une catégorie de détenues. À savoir les séropositives, les diabétiques, tuberculeuses et celles exemptées de maladies qui nécessitent une alimentation spécifique. Ce qui semble avoir échappé au chef de l’administration pénitentiaire. Aussi, ont-elles indiqué à SPG, que ce sont elles-mêmes qui devraient compléter les ingrédients pour la cuisson. S’appuyant sur cette énième violation, les détenues ont simplement et purement décidé de ne plus sortir de leurs blocs et donc de ne plus remplir une quelconque obligation.

Et ce, jusqu’à ce qu’elles aient été entendues de vive voix par la ministre de la Justice Erlyne Antonella Ndembet Damas qui célébrait, loin des geôles de la prison, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. « Lesquelles ? », s’interrogent les femmes détenues à la Prison centrale de Libreville. Lionel Engonga Ella, président de SPG raconte le vécu de ces dames. « Elles disent qu’elles sont maltraitées, leurs droits sont violés régulièrement », a-t-il déclaré. Ces dernières seraient interdites de visite médicale en plus d’être appelées en fonction de l’infraction qu’elles auraient commise « la tueuse, la voleuse ». Vivement que le membre du gouvernement s’en saisisse au nom de l’égalité vis-à-vis de la loi dont elle a fait son cheval de bataille. (alibreville.com)