Plusieurs dizaines de victimes des explosions d’un dépôt de munitions de l’armée en 2012 au quartier Mpila à Brazzaville, qui réclament la reconstruction de leurs maisons, ont été empêchées de manifester mardi 7 décembre par la police qui les a dispersés à coups de gaz lacrymogènes.
Leur marche pacifique devait partir de l’hôpital de base de Talangaï et se terminer au rond-point dit Ebina environ 500 mètres plus loin. Mais, cette zone a été quadrillée par plusieurs unités de police qui ont tiré des gaz lacrymogènes.
Pris de colère, les sinistrés ont brûlé les pneus et répondu par des jets de pierres. La plupart des sinistrés, qui dorment essentiellement dans les baraques depuis les explosions de mars 2012, réclament la reconstruction de leurs maisons détruites. « Nous sommes descendus dans la rue dans le seul but de marcher et réclamer nos droits, s’indigne une femme en colère. Nous demandons à l’Etat de reconstruire nos maisons ou de nous donner de l’argent pour qu’on le fasse nous-mêmes ! ».
Venu habiter Mpila il y a quelque temps, Arnaud Nzamba soutient les sinistrés. « C’est normal qu’ils réclament ! Ça fait longtemps qu’ils attendent qu’on leur (rembourse) leur maison… Ils ont le droit de manifester ! »
Les explosions du dépôt d’armes et de munitions de l’armée à Mpila le 4 mars 2012 avaient fait officiellement près de 300 morts, plus de 2.300 blessés et plus de 17.000 sans-abris.Régulièrement les rescapés manifestent pour réclamer des indemnités.
Interpellé récemment par le Parlement sur ce sinistre, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a déclaré que 5 à 10 milliards de FCFA pouvaient inscrits au budget, tout en reconnaissant que ce montant n’était pas suffisant pour régler le problème, estimé à quelque 100 milliards de francs CFA. (rfi.fr)