Un tribunal kényan a suspendu mardi 14 décembre l’obligation d’être vacciné pour avoir accès à certains bâtiments et lieux publics. Elle n’entrera donc pas en vigueur la semaine prochaine comme prévu.

C’est un revers pour les autorités kényanes mais il ne s’agit que d’une suspension temporaire. Le temps pour la justice kényane d’examiner un recours déposé par un homme d’affaires, pour qui cette obligation vaccinale est une mesure « tyrannique » et une « violation flagrante de la Constitution ».

Le mois dernier, les autorités avaient annoncé qu’à partir du lundi 21 décembre, l’accès à certains bâtiments et lieux publics serait interdit à toute personne qui ne serait pas vaccinée. La mesure avait suscité des critiques, jugée « discriminatoire » par plusieurs ONG.

Car cette obligation n’était pas censée s’appliquer uniquement aux bars ou aux restaurants, mais aussi dans certains services publics comme les hôpitaux, les écoles ou les centres d’impôts. L’appliquer reviendrait donc à priver les Kényans de « leurs droits fondamentaux », dénonce Human Rights Watch.

Premiers cas détectés du variant Omicron

Actuellement, seul 12% des Kényans sont pleinement vaccinés, selon les chiffres officiels, soit 3 fois moins que l’objectif affiché par les autorités. Plusieurs raisons à cela : le scepticisme d’une partie de la population vis-à-vis du vaccin mais aussi des problèmes logistiques qui rendent ce vaccin inaccessible dans certaines régions.

Face aux critiques, le ministre de la Santé défend sa mesure. Il explique qu’il est de son devoir de protéger les personnes vaccinées contre toute exposition au virus. Et ce d’autant plus que les premiers cas de variant Omicron ont été détectés chez des voyageurs arrivés au Kenya récemment. « Au moins 3 cas », annonce ce mercredi le ministre, deux Kényans et un Sud-Africain.

Mardi, parmi les personnes testées dans le pays, 11,5% étaient positives au Covid-19, c’est dix fois plus que la semaine. (rfi.fr)