Puissants et influents sous le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, ils sont aujourd’hui derrière les barreaux ou recherchés, « victimes » de la lutte contre la corruption lancée par le gouvernement de transition.
À peine arrivé au pouvoir, le gouvernement de transition qui a succédé au régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a fait de la lutte contre la corruption et l’impunité son fer de lance. Le premier à en subir les conséquences est Boubou Cissé, dernier Premier ministre d’IBK, qui se trouvait à Sébénikoro au moment du coup d’État du 18 août 2020.
Accusé d’avoir joué un rôle central dans une affaire de tentative « d’atteinte à la sûreté intérieur de l’État », dans laquelle étaient mentionnées cinq autres personnalités, Boubou Cissé a, contrairement aux autres, pu échapper à son arrestation. Retranché durant plusieurs semaines dans un lieu tenu secret, l’ancien Premier ministre s’était exprimé par voie de presse pour dénoncer un complot politique monté contre lui.
Si la procédure contre Boubou Cissé et ses comparses est aujourd’hui annulée, l’intéressé – qui veut porter haut les couleurs de l’Union pour la République et la démocratie (URD) à la prochaine élection présidentielle – a pris ses distances. Il passe aujourd’hui le plus clair de son temps entre Abidjan et Niamey où étudient ses enfants.
Et pour cause : depuis la mise en place du deuxième gouvernement de transition, dirigé par Choguel Kokalla Maïga, la lutte contre la corruption s’étend à tous les niveaux à Bamako, renversant même ceux qui étaient autrefois considérés comme des intouchables.
Qu’ils soient placés sous mandat de dépôt dans l’affaire « Air IBK », présentés devant les juges ou recherchés dans l’affaire Birama Touré, du nom de ce journaliste porté disparu en janvier 2016… Tous ont en commun leur proximité passée IBK. Retour sur ces arrestations qui ont fait trembler la capitale malienne.
Le hors-piste de « Air IBK » (abamako.com)