Huit militaires accusés de vouloir déstabiliser les institutions du Burkina Faso ont été arrêtés, a annoncé dans un communiqué, mardi 11 janvier 2022, le procureur militaire de Ouagadougou.

Selon des sources sécuritaires, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana fait partie des officiers arrêtés. Chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando, il était jusqu’à présent commandant du groupement des forces du secteur ouest, engagées dans la lutte antiterroriste dans ce pays qui régulièrement endeuillé par des attaques djihadistes.

« Des soupçons de complot en vue d’une déstabilisation avec des ramifications à l’étranger » pesaient sur lui et sur plusieurs militaires depuis les manifestations du 27 novembre, selon les mêmes sources sécuritaires. Ce jour-là, des centaine de Burkinabés étaient descendus dans la rue pour dénoncer « l’incapacité » du pouvoir à endiguer la violence djihadiste. Des affrontements avaient opposé manifestants et forces de l’ordre, faisant une dizaine de blessés et de nombreux dégâts matériels.

Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, faisant au moins 2 000 morts et 1,4 million de déplacés. Le ras-le-bol de la population a été exacerbé par l’attaque particulièrement meurtrière d’Inata (nord), le 14 novembre, au cours de laquelle au moins 57 personnes, dont 53 gendarmes, ont été tuées par des djihadistes armés.

Deux semaines avant cette attaque, les gendarmes d’Inata avaient alerté l’état-major sur leur situation précaire, disant manquer de nourriture et s’alimenter grâce au braconnage. A la mi-décembre, un nouveau gouvernement avait été nommé au Burkina Faso, avec à sa tête, un ancien fonctionnaire onusien, Lassina Zerbo, qui avait appelé à la cohésion face au terrorisme. (aouaga.com)