Des camions maliens et sénégalais chargés de tourteaux et de graines de coton pour Bamako et Dakar sont bloqués à la frontière. Les effets collatéraux des sanctions économiques de la CEDEAO et l’UEMOA prises à l’encontre du Mali se font sentir r à Tengrela, une ville du nord ivoirien frontière au Mali. Précisément au bureau des douanes ivoiriennes de Nigouni. Lors de notre passage le 12 janvier 2022, ce sont une quinzaines de camions d’immatriculation du Sénégal KL -9638-Cet KL 95 49-C et ceux du Mali BM 2255 MD… chargés de tonnes tourteaux et de graines de coton à Korhogo avons constaté. selon les conducteurs ils sont en partance pour Bamako au Mali et pour Dakar au Sénégal.
Ces mastodontes sont bloqués à la frontière ivoiro malienne après seulement quelques heures de l’entrée en vigueur des sanctions CEDEAO/UEMOA contre le Mali. Des camions bennes d’immatriculation du Mali chargés de clinker (fabrication du ciment) au port de San Pedro en Côte d’Ivoire et aussi en partance également pour Bamako sont aussi immobilisés.
Dans la nuit du 12 au 13 janvier 2022, une vingtaine de camions bennes chargés également de clinker ont pris d’assaut le parking de fortune situé à proximité de l’école primaire catholique de Tengrela.
Avant les sanctions CEDEOA/ UEMOA contre le Mali, ces camions étaient autorisés à traverser les deux frontières en allant au port de San Pedro pour y retourner à Bamako , malgré la fermeture assoupissantes des frontières dû à la covid 19. Leurs passages donnaient une animation particulière à la ville de Tengrela et les petits commerces se frottaient les mains a témoigné un habitant.
Plus loin, des camions sont parkés dans un parking de fortune en bordure de la route internationale Côte d’Ivoire –Mali et à proximité du bureau des douanes de Nigouni (dernier village ivoirien à la frontière)
Trois groupuscules de chauffeurs et apprentis sont formés ça et là. D’une part des chauffeurs maliens qui transportent le clinker, ils sont assis à même le sol adossés aux pneus de leurs camions. Ensuite les chauffeurs qui transportent le tourteaux et les graines de coton et d’autres part les chauffeurs sénégalais qui transportent également du tourteaux et des graines de coton chargé à korhogo
Chaque groupe est préoccupé à faire la cuisine avec du bois de chauffe pour le repas de midi et certainement du soir..
Abdoulaye Maïga chauffeur et « le Gnamôgô » ou chef de groupe des chauffeurs de clinker approché, a souligné « nous avons informé nos patrons de la situation qui nous tombe dessus. Donc on attend que la situation soit décantée »
A quelques pas de là se trouve le second groupe de chauffeurs maliens transportant des tonnes graine de coton et de tourteaux chargés à korhogo pour Bamako « Nous sommes tombés dans affaire de sanctions CEDEAO/UEMOA contre le Mali ; on a appris ça sur la route et la douane ivoirienne nous dit d’attendre jusqu’ nouvel ordre et depuis on attend .On ne sait pas quand ça va finir. Nos amis sont bloqués à korhogo. On leur dit de rester labas en ville., que nous on est bloqué ici en brousse. Pour le moment ce sont les frais de route qu’on prend pour se débrouiller à manger. Nous même on prépare pour manger en attendant que l’argent des frais de route va finir » ont déclaré Issa Maiga et Amidou Bouaré chauffeurs de camions chargés de graines de coton et de tourteaux. Avant de préciser si le blocus perdure les tourteaux vont se gâter parce que le tourteau n’aime pas la chaleur.
Le troisième groupe est celui des chauffeurs sénégalais qui ont chargé aussi chargés à korhogo pour Dakar..« Nous, on a besoin de laisser passer, nous on est très fatigué, il ya brousse, ya pas sécurité, y a pas manger. L’eau y a pas ici. Nous , on es quitté à korhogo avec graines de coton et tourteaux pour partir au Sénégal. Les camions maliens sont là-bas, les camions sénégalais sont ici » a déclaré Malik Gueye dans un langage qui présente ces difficultés avec la langue de molière mais teintée de l’accent sénégalais. Il est entouré de Ousmane Niagne et Salifou N’diaye tous, des chauffeurs et apprentis. Des agents de douanes approchés ont précisé tout court « les frontières ont fermées ».
En clair les sanctions économiques de la CEDEAO et de l’UEMOA prises à l’encontre du Mali font leurs effets aux frontières ivoiro maliennes. (abidjan.net)