La démocratie serait dans un état déplorable selon l’ONG Human Rights Watch. L’année 2021 a été marquée par des coups d’Etat dans plusieurs pays comme le Mali et la Guinée.
Selon Human Rights Watch, la pandémie de la Covid-19 a servi de prétexte à des atteintes aux droits fondamentaux. L’organisation décrit donc 2021 comme une année où la dictature a largement pris le dessus sur la démocratie. Carine Kaneza Nantulya, directrice du plaidoyer division Afrique à Human Rights Watch, revient sur cette évolution préoccupante.
Carine Kaneza: 2021 quand-même a été une année difficile pour l’Afrique en général. Il y a une douzaine de pays dont le Niger, le Nigéria, la RDC, le Rwanda, la Tanzanie, le Tchad, le Zimbabwe, qui, dans le contexte de cette pandémie, ont limité, violé les droits civils et les libertés fondamentales des citoyens, ils ont restreint l’espace civique et politique et ont brimé les droits des opposants à mener des campagnes électorales, libres et transparentes.
Il y a le cas du Soudan, par exemple, qui est assez particulier, où la crise politique s’est aggravée depuis que les chefs militaires sont aux commandes, depuis le 25 octobre. Et puis, finalement, l’Afrique a connu une recrudescence des coups militaires particulièrement en Guinée, au Soudan et au Mali.
Nous avons aussi pu voir quand-même des transitions démocratiques positives qu’il faut noter : nous avons le cas de la Zambie, nous avons le cas du Niger où il y a eu des transitions pacifiques de présidents sortants vers leur opposition.
DW : Quels sont les facteurs qui expliquent que les dérives autocratiques dans différents pays aient le dessus sur la lutte pour la démocratie?
Carine Kaneza : Il y a le fait que les dirigeants continuent à s’accrocher au pouvoir à travers la manipulation des Constitutions nationales. Il y a un contexte de non-respect de la règle de droit. Une absence de redevabilité et une absence de justice pour des crimes commis soit en temps réel (actuellement), ou des crimes passés… suite de l’article sur Autre presse