Renversé le 5 septembre dernier par des militaires, l’ancien président guinéen Alpha Condé a quitté Conakry ce lundi après-midi 17 janvier. Le président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya, l’a autorisé à aller suivre des soins médicaux à l’étranger « pour des raisons humanitaires ».

De sources concordantes, Alpha Condé a quitté Conakry à 14h, heure locale, à bord d’un vol privé. Direction Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, pour suivre des soins médicaux.

Il est entouré de plusieurs personnes dont au moins un membre du Comité national de rassemblement et de développement (CNRD) et de son médecin personnel, une des rares personnes de confiance à avoir pu le consulter régulièrement depuis le putsch du 5 septembre. À 83 ans, l’ancien de l’État a l’habitude de faire des contrôles de santé régulier. Jusque-là, il faisait son suivi médical en Turquie. Certaines sources le disent « malade ». Son séjour peut d’ailleurs être prolongé selon l’avis des médecins émiratis. 

Après le coup d’État, l’ancien président avait d’abord été gardé au secret, avant d’être placé en résidence surveillée dans la banlieue de Conakry. Sa sortie a été autorisée à une condition : qu’il revienne à Conakry dans un mois.

« Nous avons la garantie de la Cédéao », assure une bonne source qui dresse un parallèle avec le cas de l’ancien président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, qui avait aussi pu partir se faire soigner aux Émirats arabes unis l’année dernière, grâce à des négociations menées par l’organisation ouest-africaine.

Depuis le début des discussions, Abou Dhabi faisait partie des destinations de choix, à la fois pour Alpha Condé qui a su maintenir de bonnes relations avec les autorités de ce pays et pour le CNRD qui espère maintenir les accords économiques conclus ces dernières années portant notamment sur les transports aériens et les mines. « Abou Dhabi est une valeur sûre puisque les Émirats ont également intérêt à maintenir de bonnes relations avec Conakry », relève une source diplomatique.

À Conakry, plusieurs organisations de la société civile souhaiteraient ardemment le voir répondre devant la justice. La semaine dernière, le procureur général de la Cour d’appel de Conakry a instruit ses services d’ouvrir des enquêtes sur les actes de violences commis entre 2010 et 2020. (rfi.fr)