Le président de la République a accrédité, jeudi 20 janvier, de nouveaux ambassadeurs envoyés en mission à Cotonou. Au nombre de huit diplomates, ils ont présenté au président Patrice Talon, les lettres de créance par lesquelles leurs pays respectifs les dépêchent à Cotonou pour le renforcement de la coopération avec le Bénin.

Omar Abdel Hadi Al-Fargany est le premier ambassadeur reçu en audience, jeudi 20 janvier, à la présidence de la République par le chef de l’Etat, Patrice Talon. Né le 1er janvier 1951, pilote de formation et membre influent de la société civile libyenne, le nouvel ambassadeur a intégré les forces armées libyennes en 1968 où il a gravi les échelons jusqu’au grade de général de brigade. Il a une expérience de plus d’une trentaine d’années dans les domaines de la navigation aérienne et aéroportuaire. Il a servi au sein de la compagnie Air Libye et l’agence libyenne de l’aviation civile aux postes de directeur de sociétés d’avion et directeur d’aéroport.
C’est cet homme d’expérience que la Lybie vient de dépêcher à Cotonou en qualité d’ambas-sadeur. A la suite de la présen-tation au président de la République de ses lettres de créance, Omar Abdel Hadi Al-Fargany a exprimé sa satisfaction de se sentir au Bénin comme dans son pays. L’accueil et la chaleur à lui réservés à Cotonou ne lui laissent le moindre doute sur les liens fraternels entre les deux pays et il compte bien travailler à les rehausser davantage. « Je suis au Bénin avec pour objectif de faire renaitre les relations entre le Bénin et la Libye restées suspendues depuis 2011. Je suis là pour renforcer la coopération et pour que les choses reprennent normalement », a confié le diplomate.
A sa suite, Joanna Tarnawska, ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Pologne près le Bénin avec résidence à Stockholm, s’est livrée au même exercice. « Mes impressions sont très bonnes depuis mon arrivée. Je constate que dans tout le pays, il y a un développement très poussé au niveau des infrastructures », a-t-elle confié à sa sortie d’audience. Autre point de satisfaction relevé par la diplomate polonaise, le respect des droits de la femme. « J’ai pu observer que le gouvernement béninois donne une place cruciale à la femme dans la gestion des affaires, ce qui est quelque chose de très appréciable », a-t-elle poursuivi. Pour ce qui est des rapports entre les deux pays, elle les trouve « très étroits », et se propose d’y apporter un coup d’accélérateur, notamment au niveau de la technologie verte, de l’informatique et de l’éducation ». Elle pense aussi développer de nouveaux axes de coopération qui pourront renforcer les relations entre les deux pays.
Avant sa nomination, Joanna Tarnawska était rédactrice de documents scientifiques et éditeur de langues au sein du journal médical en ligne Medtube science. Pour ce qui est de son parcours, elle a servi au ministère de l’Environnement de son pays au sein du département du développement durable et de la coopération internationale entre 2016 et 2017. Avant cela, elle a travaillé dans un programme de soutien à l’emploi et d’activation du chômage longterme pour le compte d’un projet financé par l’Union européenne au profit des start-up. Joanna Tarnawska est née le 5 mai 1976. Elle a débuté sa carrière en tant qu’enseignante et traductrice de la langue anglaise. Elle est titulaire de plusieurs diplômes en traduction et en lettres.

Créer des opportunités

Hocine Latli est le nouvel ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République algérienne démocratique et populaire près le Bénin avec résidence à Abuja. Diplômé de l’Ecole nationale d’administration de son pays, il est né le 1er janvier 1962 à Jijel et a occupé diverses fonctions au ministère des Affaires étrangères de son pays. Précédemment ministre-conseiller à l’ambassade d’Algérie à Rome, représentant permanent adjoint auprès de la Fao à Rome…, il a également servi dans plusieurs autres directions. Avant sa nomination, il était directeur de la recherche, des études et de la publication à la direction générale de la prospective, des études et de la formation au siège de la diplomatie algérienne. Le Bénin, il le voit comme un pays frère de l’Algérie depuis fort longtemps.
« Depuis que je suis au Bénin, j’ai pu constater le développement réalisé par ce pays dans tous les domaines ces dernières années », indiquera-t-il après la présentation de ses lettres de créances au président de la République.
« Le dynamisme du Bénin est une réalité et on le voit sur le terrain à travers de multiples projets qui sont en cours de mise en œuvre dans de nombreux domaines, notamment dans celui des infrastructures », s’est aussi réjoui l’ambassadeur algérien. Il va en profiter pour réitérer sa disponibilité à travailler de concert avec le chef de l’Etat béninois pour développer les relations entre leurs deux peuples. Hocine Latli mise tout particulièrement sur la zone de libre-échange économique qui commence à se mettre en œuvre. Il y trouve « une grande opportunité pour développer les relations de partenariat entre les chefs d’entreprise des deux pays dans tous les domaines, notamment celui de l’énergie qui intéresse énormément le Bénin. « Je suis disposé à apporter ma valeur ajoutée pour que le développement de la relation de coopération entre les deux pays soit une réalité », assure-t-il. Il s’est aussi réjoui de « l’intérêt exprimé par le chef de l’Etat béninois pour l’énergie ». Cela est « palpable et nous allons faire de notre mieux pour que cette coopération se développe dans le domaine de l’énergie et trouver des opportunités pour que l’Afrique soit la locomotive du commerce international dans les prochaines années.
Fransicso Edu Ngua Mangue, nouvel ambassadeur désigné de la République de Guinée équatoriale avec résidence à Abuja, dispose d’un riche parcours professionnel au sein de l’armée de son pays. Il est né le 7 janvier 1962. Il a eu l’opportunité d’assumer de très hautes fonctions. Il a eu été entre autres chef de la police, inspecteur général des services de sécurité nationale, secrétaire d’Etat au département de la Défense, vice-ministre de la sécurité, secrétaire d’Etat à la sécurité nationale… Côté diplomatie, Fransicso Edu Ngua Mangue est un ancien ambassadeur de son pays en Afrique du Sud avec juridiction sur le Zimbabwe, le Swaziland, le Botswana, les Iles Comores, le Lesotho, Madagascar et la Sadec. Il a enseigné à l’Académie militaire et a à son actif, plusieurs prix et distinctions importants. Désormais en poste diplomatique à Cotonou, il veut s’employer à rendre plus active la coopération entre la Guinée équatoriale et le Bénin, même si, assure-t-il, tout va au mieux. « J’ai constaté que tout se passe bien au niveau de la coopération. J’en ai une bonne impression, et je suis dans un pays en pleine construction… Les domaines de coopération sont énormes et on note une évolution constante. Pour preuve, nous quittons un consulat pour l’ambassade ». C’est là, la synthèse de sa déclaration faite à la fin de la présentation de ses lettres de créance au président de la République.

Intensifier la coopération

Musique, cinéma, peinture… sont des domaines de coopération que le Bénin peut expérimenter avec l’Etat d’Israël. Le pays est prêt pour toute collaboration dans ce sens, a assuré Leo Vinovezky, nouvel ambassadeur d’Israël au Bénin. En dehors de ces domaines, le pays veut bien partager avec le Bénin, sa riche expérience en cardiologie pédiatrique. L’expertise, l’équipement et le cadre de coopération existent, a indiqué l’ambassadeur dans son propos au sortir de son audience d’accréditation avec le chef de l’Etat. Avec le ministre de la Santé, il compte s’y pencher pour donner la possibilité aux cardiologues béninois de renforcer leurs connaissances. Il s’inscrit également dans une logique de missions d’intervention. Ce qui est certain, « la coopération va s’intensifier dans les prochains mois. Nous avons un agenda très important », s’est-il engagé. Ce qui réussit déjà bien aux deux pays selon Leo Vinovezky, c’est le partage d’expériences au plan agricole. Actuellement, 25 Béninois sont en formation sur un programme professionnel semi-théorique et semi pratique de onze mois dans l’Etat d’Israël. Avec leur retour au pays, espère l’ambassadeur, il faut s’attendre pour l’agriculture béninoise, à des jours encore meilleurs.
Pour rappel, Leo Vinovezky est titulaire d’une Maitrise en Immigration et intégration sociale. Il a fait son entrée au ministère des Affaires étrangères de son pays depuis 2002 et y a occupé plusieurs fonctions. Il a été en poste notamment en Uruguay, Philadelphie, Caraïbes, Ethiopie, Rwanda, Burundi. En 2017, il a été nommé directeur des relations extérieures puis coordonnateur du Masahv jusqu’à sa nomination à Cotonou. Il a résidence à Abidjan. « L’amitié avec le Bénin remonte aux années 50 et les relations diplomatiques sont des plus dynamiques et plus rapides. Nous sommes comme le Bénin et ensemble nous pouvons faire une coopération formidable et magnifique ».
Faisal Ebrahim Alajrafi Alghmdi, né le 26 octobre 1965 et titulaire d’un Master en relation internationales, est, suite à la présentation de ses lettres de créance au président Patrice Talon, le nouvel ambassadeur d’Arabie saoudite près le Bénin. A Cotonou, il se sent comme en Arabie saoudite, a-t-il confié aux médias à la fin de son audience au cabinet présidentiel. « J’ai rassuré le chef de l’Etat sur la tenue prochaine de notre grande commission mixte et je lui ai promis que tout se fera en commun accord avec le ministre des Affaires étrangères du Bénin ».
Les échanges entre Faisal Ebrahim Alajrafi Alghmdi et le président de la République ont porté sur tous les aspects de la vie politico-économique du Bénin. Le nouvel ambassadeur est un habitué des arcanes de la diplomatie. Il a été en poste dans les représentations diplomatiques de son pays en Iran et en Jordanie de 1999 à 2005. Il a également été en poste à l’ambassade saoudienne près les Etats-Unis de 2009 à 2013. Avant sa nomination, il était directeur de l’administration des pays arabes africains.

Fières de la politique de promotion de la femme au Bénin

Mia Rimby veille sur les intérêts de la Suède au Bénin. Elle a également présenté au président Patrice Talon, les lettres qui l’accréditent à son poste à Cotonou, ce jeudi. Elle est titulaire d’un Master en santé publique et deux Licences. Elle débute sa carrière en tant que spécialiste en prévention du Vih-Sida pour les populations vulnérables à la Havane à Cuba avant d’intégrer le système des Nations Unies, l’Onusida et le Pnud. Elle a été entre autres Conseillère à l’ambassade de Suède au Guatemala en 2014, a travaillé au Fnuap à New York en qualité de conseillère spécialiste. Avant sa nomination, elle était chargée d’affaires à l’ambassade de Suède au Burkina depuis 2018. Mia Rimby entrevoit, optimiste sa lettre de mission à Cotonou.
Elle connait très bien le Bénin et se sent heureuse d’avoir l’opportunité d’y venir bien souvent. Sa mission, c’est de confirmer les relations excellentes entre le royaume de Suède et le Bénin et d’approfondir celles sur lesquelles il faut consolider la coopération, fait-elle savoir. L’un des projets les plus importants que projette la Suède, c’est de pouvoir développer le transport urbain dans la ville de Cotonou. Mia Rimby promet y travailler personnellement. Les énergies durables, l’efficacité de l’électricité… constituent d’autres segments de cette coopération et la diplomate entend continuer le dialogue avec le gouvernement béninois. La nouvelle ambassadrice est particulièrement heureuse de constater que la promotion de la femme est chose effective dans le pays, qu’on lui donne la possibilité d’apporter sa pierre au développement et que le gouvernement a pris de nombreuses mesures pour préserver sa santé.
A sa suite, Lee-Anne Christine Hermann, nouvelle ambassadrice du Canada, va fermer la marche de cette série de présentations de lettres de créance. Le Bénin, la diplomate canadienne le regarde comme un pays qui a maintenu sa tradition de pays aux femmes fortes. Hier, les amazones sur les champs de bataille, aujourd’hui, des femmes présentes dans tous les segments de la vie professionnelle, très actives, engagées et combatives. Ces constats qui adhèrent à la vision de la politique canadienne sont des éléments qui devraient renforcer les liens entre les deux pays et les rapprocher davantage, si on s’en tient aux déclarations de la diplomate canadienne à la fin de ses échanges avec le chef de l’Etat. L’électricité constitue l’un des points forts du partenariat à développer entre les deux pays et Lee-Anne Christine Hermann se dit confiante quant à l’issue. Titulaire d’une Licence professionnelle en commerce, d’un Master en commerce international et d’un diplôme de troisième cycle en relations internationales, Lee-Anne Christine Hermann a travaillé au ministère canadien des Affaires étrangères et du Commerce où elle a occupé plusieurs postes aussi bien à la Centrale que dans les missions diplomatiques du Canada. Elle a résidence à Ouagadougou. Avant sa nomination, elle était consule et déléguée commerciale principale du Canada à Düsseldorf en Allemagne.(acotonou.com)