L’Etat du Togo a réagi ce 19 février face à la subite pénurie d’essence sans plomb observable depuis la veille dans plusieurs villes du pays et dans la capitale. Tout en justifiant cette pénurie, le Gouvernement togolais s’est employé à mettre en garde les spéculateurs qui veulent tirer profit de cette situation.

Dans un communiqué du Ministère du Commerce, le ministre Kodjo S.-T. Adedze a confirmé «une tension dans l’approvisionnement en produits pétroliers au Togo» qui doit être résorbée à partir de ce 19 février. Face aux dérives commerciales observables depuis 48h autour de l’essence sans plomb (consommée par un grand nombre d’engins à Lomé et dans d’autres villes), le ministre Adedze a tenu à mettre en garde «les détaillants qui s’adonnent à l’augmentation de prix et à la rétention de produits à la pompe». Il avertit cette catégorie de commerçants affichant cette inconduite et «pratiques anormales que des contrôles menés par des inspecteurs du commerce sont en cours dans le pays».

Le ministère du Commerce «appelle pour ce faire les populations togolaises à ne pas céder aux rumeurs destinées à semer la panique parmi les consommateurs». Allusion à peine voilée aux rumeurs faisant état d’une nouvelle hausse imminente des prix des produits pétroliers au Togo suite à cette pénurie en essence sans plomb. Plusieurs gestionnaires de stations d’essence contactés par «aLome.com» ce samedi ont confirmé la rupture de stocks en essence sans plomb dans plusieurs lieux de vente depuis ce 18 février. Mais «se refusent à confirmer que l’on se dirige vers une nouvelle hausse des prix des produits pétroliers au Togo. Nous espérons juste que l’approvisionnement national en essence sans plomb va être assuré sous peu pour corriger cette rupture».

Les consommateurs togolais sont invités par ailleurs à dénoncer sans retenue les pratiques anormales autour de la vente de produits pétroliers sur le «8585» selon le ministère du Commerce.
La dernière valse d’étiquettes dans les stations d’essence au Togo remonte au 21 juin 2021. Depuis cette modification de prix, le Super sans-plomb est passé de 425/le litre à 505 FCFA, le pétrole lampant est servi à 400 FCFA contre 375 FCFA auparavant. Le gasoil vaut depuis cette époque 520 FCFA (contre 450 FCFA), et le mélange 2 temps est désormais vendu à 606 FCFA contre 532 FCFA. Les tarifs du gaz butane étaient restés inchangés: la bouteille de 12,5 kg à 6.500 FCFA et celle de 6 kg à 3.120 FCFA.

Malgré les nombreuses subventions des produits de base au Togo depuis 2020 par l’Etat, le phénomène de la vie chère continue d’être rudement ressenti au sein des populations togolaises. Selon le PNUD, l’actuel taux de pauvreté au Togo est estimé à 53,5% sur une population de 7,797 millions d’âmes. (alome.com)