Pour sa dernière enquête au Gabon, Afrobarometer a analysé la perception des Gabonais sur les droits des femmes et les violences basées sur le genre. Les résultats de cette enquête ont été rendus publics le 30 mars dernier et témoignent des avancées du pays en matière de politique de promotion des droits des femmes mais font ressortir des insuffisances en matière de lutte contre les violences basées sur le genre.

La violence basée sur le genre se retrouve partout au sein de la société gabonaise, aussi bien en zone rurale qu’en milieu urbain. Malgré l’arsenal juridique mis en place par le pays, notamment la Loi N° 006/2021 du 6 septembre 2021 portant élimination des violences faites aux femmes, adopté pour protéger les femmes contre toutes les formes de violence et de discrimination, ce combat est encore loin de connaitre son épilogue.

En effet, selon la plus récente enquête d’Afrobarometer au Gabon, 41% des Gabonais pensent qu’il est « parfois justifié » qu’un homme batte sa femme si elle fait quelque chose qu’il n’aime pas ou pense être mal lorsque 24% seulement estiment qu’il est « toujours justifié ». Pire, c’est que les proportions de femmes qui justifient la violence sont plus élevées que celles des hommes. Le rapport d’enquête d’Afrobarometer, le réseau panafricain de recherche, fait état de 42% des femmes et 40% chez les hommes qui estiment qu’il est parfois justifié qu’un homme batte sa femme ou conjointe.

La même enquête révèle que seules 51% des femmes victimes de violence sont susceptibles de porter plainte à leurs bourreaux auprès des structures spécialisées. 27% de ces femmes méconnaissent leurs droits ou les procédures à suivre en cas de violence. 24% de femmes préfèrent les règlements à l’amiable, 23% ont admis avoir peur de dénoncer, quand 13% ont indiqué qu’elles préféreraient garder le silence par honte. (alibreville.com)