Au Mali, l’opposant Oumar Mariko se cache après que des représentants des forces maliennes de sécurité se sont présentés à son domicile, ce lundi 4 avril 2022 dans l’après-midi, à Bamako. Cette figure politique malienne, président du parti Sadi, n’était pas chez lui, mais les membres de sa famille qui s’y trouvaient se sont vu confisquer leurs téléphones portables.
Oumar Mariko avait tenu pendant le weekend, à l’occasion d’une réunion politique, des propos très critiques contre l’armée malienne, actuellement accusée de nombreuses exactions contre des civils maliens. Ses propos, enregistrés, connaissent un grand succès sur les réseaux sociaux.
« J’ai été alerté hier dans l’après-midi que son domicile avait été encerclé par des gendarmes qui se sont introduits dans son domicile, sans aucun acte apparent, et ont trouvé quelques membres de sa famille, ils leur ont rappelé justement l’absence de mandat, explique Mamadou Ismaïla Konaté, avocat d’Oumar Mariko. Par la suite, ils ont rebroussé chemin en laissant deux gendarmes sur place, et ces deux gendarmes ont dû repartir en laissant sans doute une convocation à Oumar Mariko qui devait se présenter ce matin devant une juridiction ou une autorité judiciaire. Jusqu’à ce matin, Oumar Mariko n’a pas pu se rendre à la convocation qui avait été laissée. »
L’avocat assure ne pas connaître les motifs de cette convocation : « Absolument pas, mais il a dû prendre la parole le 26 mars en compagnie des acteurs du mouvement démocratique pour s’exprimer sur un certain nombre de sujets, sans doute que les propos d’Oumar Mariko, qui sont des propos véridiques, ont dû choquer, ou mis à mal un certain nombre de personnes, ou d’institutions, ça peut être l’une des causes. Sur les sujets capitaux aujourd’hui comme la question des forces armées, comme l’absence absolue de liberté d’expression, sur l’ensemble de ces sujets, Oumar ne laisse pas tranquille, ça peut gêner. »
Oumar Mariko doit déjà être jugé le mois prochain pour avoir tenu des propos critiques contre le Premier ministre de transition Choguel Maïga, dans une conversation privée WhatsApp qui s’est retrouvée sur les réseaux sociaux. Une source judiciaire malienne a indiqué à RFI qu’une nouvelle procédure venait d’être lancée à l’encontre d’Oumar Mariko, sur instruction du ministre malien de la Justice. Pas davantage de détails à ce stade. (rfi.fr)