Pour faire face à la pénurie mondiale, le Cameroun décide de suspendre provisoirement l’exportation de quelques produits alimentaires et de construction. Il s’agit, notamment du ciment, de la farine de blé, de l’huile raffinée, du riz ainsi que d’autres produits comme les céréales. Un coup dur pour la République centrafricaine qui se ravitaille à majorité auprès de son voisin.
Selon un document confidentiel du ministère du Commerce, signé le 22 avril 2022, il est demandé au gouverneur de la région de l’Est de « bien vouloir prendre des mesures immédiates visant à la suspension, jusqu’à nouvel avis, de l’exportation du ciment, des huiles raffinées, da farine de blé, du riz et des céréales produites localement ». Le ministère camerounais du Commerce justifie cette décision par la pénurie aggravée, observée sur le marché national du pays. A travers cette note de service, le Cameroun renforce les mesures sur l’exportation de ses produits vers l’Est.
L’inquiétude monte en RCA
Cette nouvelle a plongé le consommateur centrafricain dans une grande inquiétude, car la République centrafricaine importe la plupart de ses produits du Cameroun.
« C’est une mauvaise nouvelle ! Nous avons déjà assez de problèmes. Nous ne souhaitons pas en avoir encore. Nous demandons au gouvernement de tout faire pour bien gérer cette situation », s’alarme un Banguissois. « Nous dépendons quasiment du Cameroun pour nos approvisionnements. C’est une décision qui fait peur, surtout que nous vivons une forte hausse des prix des produits sur le marché local », réagit un autre.
Diversifier les sources d’approvisionnement
De son côté, le gouvernement centrafricain dit ne pas être encore officiellement entré en possession de ce document qui circule sur les réseaux sociaux. Position exprimée ce lundi 25 avril 2022 au cours d’un point de presse animé par la ministre du Commerce, Léa Mboua Doumta.
« Ni le ministère du Commerce, ni le gouvernement centrafricain n’ont encore reçu cette correspondance. Néanmoins, il fallait s’y attendre car nous ne produisons pas. Chaque pays pense d’abord à son peuple et c’est ce que le Cameroun est en train de faire. Nous devrons ainsi diversifier nos sources d’importation » a fait savoir Léa Mboua Doumta, ministre centrafricain du Commerce.
Pour éviter l’asphyxie du pays, le gouvernement centrafricain, à en croire la ministre du commerce, envisage de diversifier ses partenaires commerciaux.
« Le gouvernement a mis en place un comité interministériel, présidé par le ministre des Finances, pour proposer des actions pouvant éviter l’asphyxie de notre pays » a conclu Léa Mboua Doumta.
Alors que la République centrafricaine, pays enclavé, importe la quasi-totalité de ses produits de première nécessité du Cameroun et occasionnellement de la République du Congo pendant la saison pluvieuse, cette mesure n’est pas une bonne nouvelle, vu le niveau des eaux de l’Oubangui. Elle intervient au moment où le pays connaît une pénurie d’hydrocarbure et une hausse de prix des denrées alimentaires. (abangui.com)