RSF (Reporters sans frontières, organisation non gouvernementale internationale fondée en 1985) a publié ce 03 mai son Rapport annuel sur la liberté de la presse dans le monde, à la faveur de la 29è célébration de la ’Journée mondiale de la liberté de la presse’ ce mardi. Un rapport dans lequel le Togo a perdu 26 places.

Dans le Rapport 2022 (Classement mondial de la liberté de la presse), le Togo est classé au 100è rang sur 180 Etats, avec un score de 57,17 en régression par rapport à 2021, année durant laquelle le pays avait obtenu 70,41 et un classement de 74è sur 180 pays.
L’île Seychelles est le premier pays africain de ce Classement (1er en Afrique, 13è au classement mondial). Le second meilleur élève africain en matière de liberté de la presse est la Namibie, 18è au rang mondial sur 180 Etats. L’Afrique du Sud, le Cap-Vert et la Côte d’ivoire (respectivement 35è, 36è et 37è au classement mondial), complètent le top cinq des pays africains dans ce ranking. L’Érythrée est classée avant-dernier de ce classement, juste devant la Corée du Nord.

La presse privée au Togo face à plusieurs écueils depuis 2020

Depuis fin 2020, plusieurs responsables de médias au Togo ont dû faire face à diverses procédures judiciaires dans différentes affaires. La dernière en date a été l’interpellation et la mise sous mandat de dépôt de deux journalistes en fin d’année 2021, pour des faits «d’outrage envers les représentants de l’autorité publique, et la diffusion de fausses nouvelles de nature à troubler la paix publique au sens des articles 490 (alinéa 1), 491 (alinéa 1), 492 (alinéa 1), et 497 du nouveau Code pénal», selon la justice togolaise. Ces représentants de l’autorité publique étaient deux ministres de l’équipe Dogbé I.

Une affaire, une procédure judiciaire éteinte après l’élargissement des deux confrères et leur présentation d’excuses publiques aux ministres concernés.
C’était la première fois que la justice togolaise éprouvait les dispositions du nouveau Code pénal togolais (articles 490 à 497) qui encadrent l’offense à l’autorité publique via les réseaux sociaux, ainsi que les articles du Code togolais de la presse révisé en janvier 2020 (articles 3 et 156) qui excluent les réseaux sociaux du champ d’application de ce texte législatif applicable au personnel du monde des médias. La disparition subite le 6 mars 2022 de l’un des journalistes interpellés dans l’affaire précitée (Joël Egah) a créé un grand émoi au sein du paysage médiatique togolais et plongé dans l’incompréhension une partie de l’opinion togolaise.

Au Togo, la dépénalisation du délit de presse est consacrée dans le Code de la presse depuis 2004. L’article 497 du Code pénal togolais révisé le 02 novembre 2015 énonce toutefois que «la publication, la diffusion ou la reproduction par quelque moyen que ce soit de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle trouble la paix publique ou est susceptible de la troubler, est punie d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d’une amende de 500.000 à 2 millions de FCFA (750 à 3.000 euros) ou de l’une de ces deux peines».

Le ranking 2022 du Classement mondial de la liberté de la presse

La Norvège, le Danemark et la Suède occupent les trois premières places de ce classement mondial. Il s’agissait de la 20e édition du Classement mondial de la liberté de la presse. RSF précise qu’elle a fait évoluer sa méthodologie pour établir ce Classement 2022, «en travaillant avec un Comité de sept experts issus du monde universitaire et des médias. Il en résulte cinq nouveaux indicateurs qui structurent le Classement et donnent une vision de la liberté de la presse dans sa complexité: contexte politique, cadre légal, contexte économique, contexte socioculturel et sécurité».

«Dans les 180 pays classés par RSF, ces indicateurs sont évalués sur la base d’un relevé quantitatif des exactions commises à l’encontre des journalistes et des médias, ainsi que d’une étude qualitative fondée sur les réponses de centaines d’experts de la liberté de la presse sélectionnés par RSF (journalistes, universitaires, défenseurs des droits humains) à 123 questions», détaille un peu plus l’ONG internationale basée en France.

La Journée mondiale de la liberté de la presse permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession. Le 3 mai a été proclamée ‘Journée mondiale de la liberté de la presse’ par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993. (alome.com)