Le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji instruit les ses collaborateurs de procéder à l’interpellation des meneurs des mouvements illégaux.

Les appels incessants à la poursuite de la grève des mouvements « On a trop supporté (OTS) » et « On a trop attendu (OTA) ont réveillé la colère du ministre de l’Administration territoriale (Minat). Dans une correspondance en date du 06 mai 2022, Paul Atanga Nji demande aux gouverneurs de régions d’identifier et d’interpeller les « pseudo-représentants et adhérents des mouvements OTS-OTA ». Selon le membre du gouvernement, plusieurs raisons justifient cette opération.

D’abord, « il apparaît que les mouvements OTS-OTA disposent  d’une centaine de représentants. Ce qui confirme le caractère illégal couplé au fait que le gouvernement se retrouve confronté chaque fois à de nouveaux interlocuteurs avec de revendications additionnelles », peut-on lire dans la correspondance.

Ensuite, « certains enseignants qui se réclament des mouvements « OTS » « OTA » ont été surpris en pleine réunion avec des responsables des partis politiques et d’Ong. L’objet des échanges n’avait aucun rapport avec les doléances des enseignants, mais plutôt des  projets politiques à caractère insurrectionnel », révèle le Minat.

Enfin, rappelle Paul Atanga Nji, le gouvernement s’active à répondre aux préoccupations soulevées par les enseignants. « Force est de constater que les mesures prescrites par le chef de l’Etat sont déjà perceptibles pour de nombreux enseignants à travers les mois de mars et d’avril ».

A la lecture de cette correspondance, les membres des mouvements visés ont produit une réplique en date du 09 mai 2022. Dans cet autre communiqué qui circule à travers les réseaux sociaux, OTA, OTS et les alliés « prennent acte de la lettre du 06 mai 2022 du ministre de l’Administration territoriale ». Tout en le remerciant d’avoir interpellé les infiltrés de leurs mouvements, précise qu’aucun de leurs membres n’a été interpellé.

Ils précisent par ailleurs que « les représentants d’OTS ne sont pas des maquisards ni des personnes cachées. Nos revendications sont légales et légitimes (…) Les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes ». Selon le communiqué, l’interpellation des représentants de ces différents mouvements « serait une énième atteinte aux droits des enseignants et au droit de grève, et cela conduira à aucune activité scolaire, pédagogique », annoncent-ils.

Au regard de cette réaction, les mouvements dénoncés n’entendent pas reculer devant ce qu’ils appellent « l’intimidation du gouvernement ». S’appuyant sur la légitimité de leurs  revendications, ils comptent aller jusqu’au bout.

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