Le Burkina Faso, subit les conséquences du conflit armé, qui exacerbe la crise alimentaire en cours.

La région du Sahel connaît sa pire sécheresse depuis plus de dix ans, plongeant plus de 10,5 millions de personnes dans la malnutrition. Pour le Burkina Faso, la situation est particulièrement préoccupante, car le pays subit les conséquences du conflit, qui exacerbe la crise alimentaire en cours.

Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les violences ont entraîné le déplacement interne de plus de 1,8 million de personnes, soit près de 10 % de la population du pays. Comme 80 % de la population dépendent de l’agriculture pour leur subsistance, les personnes déplacées deviennent immédiatement plus vulnérables et dépendent de l’aide pour survivre.

« Nous sommes venus ici parce que les groupes armés nous ont chassés de notre village. C’est une bonne personne qui me permet de cultiver ce bout de terre. Mais à cause du manque de pluie, les récoltes sont mauvaises. Nos champs au village sont plus fertiles que ceux d’ici. Il y a des poches de sécheresse ici. Les pluies ne viennent pas jusqu’au bout. Le sorgho que j’ai planté n’a pas survécu et j’ai dû planter du niébé à la place, sans succès » explique Larba Mathieu Yougbare, agriculteur et déplacé à l’intérieur du pays.

La région est également frappée par des déficits de pluie record provoquant une forte baisse de la production agricole. Déjà fragilisées, les populations deviennent ainsi extrêmement vulnérables une fois contraintes au déplacement.

« Le vrai problème aujourd’hui est une série de défaillances dans d’autres systèmes qui ont malheureusement conduit à une crise alimentaire : par exemple, aucune action ou très peu d’actions sur l’adaptation au changement climatique, donc des financements climatiques qui n’arrivent malheureusement pas aux endroits qui doivent faire face, comme la Somalie, le Mali ou les pays du Sahel, aux aléas climatiques, à la sécheresse, à l’avancée du désert, et qui, malheureusement, ne trouvent pas de solution » a souligné Patrick Youssef, directeur régional du CICR pour l’Afrique.

La COP15 contre la désertification se tient actuellement jusqu’au 20 mai $ Abidjan en Cote d’ivoire, il y est question des moyens de briser le cycle de l’insécurité alimentaire en Afrique. La question de la Grande Muraille verte, projet pharaonique qui vise à restaurer cent millions d’hectares de terres arides en Afrique d’ici 2030 sur une bande de 8 000 km allant du Sénégal à Djibouti, devrait notamment être abordée. (euronews)