Le retour au pouvoir à Mogadiscio d’Hassan Cheikh Mohamoud, élu dimanche 15 mai, augure-t-il d’un réchauffement des relations ente le Kenya et la Somalie ? C’est ce que laissent présager les premières déclarations du nouveau chef de l’État somalien. Et il y a fort à faire, puisque ces relations se sont considérablement dégradées durant le mandat du président sortant Farmajo. 

Dans la région de Meru au Kenya, le départ de Mohamed Farmajo suscite un vent d’espoir. Historiquement, c’est dans cette région qu’est cultivée le khat consommé par les Somaliens. Des milliers d’agriculteurs kényans dépendent pour vivre du commerce de cette plante aux effets dopants.

L’interdiction du Khat 

Or, en mars 2020 le président Farmajo a décidé d’interdire son importation, une décision aux conséquences économiques rudes pour le Kenya. Deux ans et demi plus tard, l’interdiction perdure,  malgré un apparent réchauffement des relations entre les deux pays.

Entre temps, Mogadiscio a signé un accord avec l’Ethiopie. Le nouveau président somalien reviendra-t-il en arrière ? À Meru, en tout cas, on l’espère.

Sur le volet sécuritaire aussi, un réchauffement des relations est espéré. Le Kenya est un contributeur important au sein de la force de l’Union africaine dans lutte contre les shebabs mais le conflit entre les deux capitales a souvent affecté la coopération des armées kenyane et somalienne sur le terrain.

Le dossier de la frontière maritime

L’épineux dossier de la frontière maritime entre les deux pays est peut-être enfin le plus délicat à dénouer. C’est sous le premier mandat d’Hassan Cheikh Mohamoud que la Somalie avait décidé de porter le différend devant la Cour internationale de justice, faisant de ce dossier le fer de lance de la défense de sa souveraineté. (rfi.fr)