À sept mois des prochaines élections législatives, prévues le 8 janvier 2023, le clergé béninois a organisé vendredi 20 mai à Cotonou des assises pour un scrutin « transparent, inclusif et apaisé ». Il a convié tous les acteurs politiques. Le parlement sortant est monocolore et l’opposition n’y compte aucun élu, puisqu’elle fut exclue du scrutin de 2019, marqué par des violences meurtrières.

Mouvance, opposition, société civile, présidents d’institutions… Personne n’a boudé l’invitation du clergé béninois dans la capitale Cotonou. L’archevêque de Cotonou, Roger Houngbedji, dont la parole est rare, s’est exprimé à l’ouverture de ces assises, heureux de la présence des camps aussi opposés : 

« Ils ont accepté spontanément notre invitation, tous partis confondus, Tous les événements que nous avons vécus avec la violence, différentes dissensions au niveau du pays, n’ont pas aidé du tout à une vraie cohésion. Nous voulons apporter notre part, l’Église ne peut pas être à l’écart de ce jeu-là, démocratique. »

Le clergé béninois, qui avait joué un rôle majeur dans la conférence nationale souveraine de février 1990, ne veut pas que les violences qui avaient émaillé les législatives de 2019 se répètent. Au cours des débats, de nombreux participants, opposants et de la société civile, ont recommandé une « élection législative inclusive », référence à 2019 où aucun parti d’opposition n’avait pu participer au scrutin. Les Démocrates réclament au président Patrice Talon un vote ouvert et un processus électoral transparent.

« Il faut ouvrir le jeu électoral. Pour ce qui concerne Les Démocrates, quand nous sommes sur le terrain, une question fondamentale nous revient : est-ce que le chef de l’État va vous permettre d’aller aux élections ? Si le principe est acquis, nous souhaiterons être impliqués à tous les niveaux de gestion », confie Jean-Claude Kouagou, membre du parti Les Démocrates.

D’autre voix ont suggéré la libération des acteurs politiques détenus. Pour la suite, l’aumônier des cadres et des personnalités politiques, le père Yaovi Soédé, déclare qu’il faut maintenir la dynamique de dialogue, d’échanges et d’écoutes entre les partis, sans indiquer un calendrier ni les actions futures. (rfi.fr)