Pour le cinquantenaire de la fin du fédéralisme, le chef de l’État camerounais Paul Biya a présidé ce vendredi 20 mai un défilé civil et militaire dans la capitale, Yaoundé. Ce traditionnel défilé, qui n’avait pas eu lieu depuis trois ans en raison de la pandémie de Covid-19, n’a duré qu’une heure trente.
Paul Biya, 89 ans, était bien présent pour les cérémonies de ce 20 mai. Le président du Cameroun et chef des armées depuis bientôt 40 ans a participé à son premier événement public depuis la fin de la Coupe d’Afrique des nations, début février. Il est revenu cette semaine au pays après cinq jours en Europe « pour un court séjour privé » selon les termes officiels.
Du palais d’Etoudi au boulevard du 20 mai, à Yaoundé, le trajet du cortège présidentiel a été filmé du ciel et retransmis à la télévision nationale. La voiture conduisant Paul Biya était escortée par un impressionnant dispositif de la garde présidentielle. Le président camerouanis était à chaque instant sous très haute protection. Tout semblait fait pour qu’aucun signe d’une éventuelle fatigue puisse être vu et interprété.
Debout devant le drapeau, le chef de l’État est remonté ensuite dans la voiture à toit ouvrant pour une revue des troupes, avant de s’installer à la tribune officielle aux côtés de la première dame. Tandis que le couple assistait debout au défilé militaire, Chantal Biya, coiffure flamboyante et robe rose, a posé à plusieurs reprises la main sur l’avant-bras de son époux.
« Le défilé n’est en aucun moment et sous aucun angle une démonstration de force, mais c’est plutôt une démonstration de la symbiose d’un peuple et d’une armée qui est loyale aux institutions républicaines et aux personnes qui les incarnent, ce serait plutôt ça la démonstration », confie le colonel Cyrille Serge Atonfack Guemo, chargé de la communication du Ministère de la Défense.
Le défilé a été ouvert par un détachement de l’armée du Congo-Brazzaville. C’est la quatrième fois qu’un contingent de ce pays voisin participe au défilé du 20 mai. Après les militaires, ce fut au tour des civils d’emprunter le boulevard, sous une pluie battante de saison. Parmi les partis représentés à l’Assemblée, du côté de l’opposition, les membres du Social Démocratic Front (SDF) ont défilé les mains sur la tête, en signe de contestation. Quant au RDPC, le parti majoritaire, ses militants ont chanté à la gloire de Paul Biya.
Le défilé de ce cinquantenaire de la Fête de l’Unité nationale s’est achevé en moins d’une heure trente. Le président a regagné son véhicule, cette fois avec son épouse. Le cortège présidentiel est parti et la pression est retombée. Les militaires, heureux d’avoir défilé, sont remontés dans les véhicules bâchés en chantant. (rfi.fr)