Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération s’est exprimé à l’issue du sommet de la CEDEAO, qui a reporté sa décision sur la période de transition malienne au 3 juillet prochain.

Déception du Mali à l’issue du Sommet de la CEDEAO qui s’est tenu ce samedi à Accra au Ghana. Le pays espérait la levée des sanctions économiques et financières imposées depuis le 9 janvier dernier par le bloc régional. Mais les chefs des Etats Ouest-africains en ont décidé autrement, demandant à leur émissaire Goodluck Jonathan de poursuivre ses efforts de médiation.

« Il est vrai que nous nous serions attendu à ce que ces sanctions soient levées immédiatement », a déclaré le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération Abdoulaye Diop. « Je crois que nous devons être un peu patients. Nous sommes dans une dynamique qui nous permettra d’arriver à ça dans quelques semaines. L’ensemble des participants sont dans cette dynamique et il faut aussi retenir que les quelques semaines qui nous séparent de cette décision doivent être mises à profit pour nous, les Maliens, nous gardions notre sérénité.

_Évitons de répondre aux provocations. Évitons vraiment de tomber dans les pièges qui sont tendus ici et là._Ce qui me semble être important, c’est que les conclusions finales de ce sommet prennent en charge les propositions du gouvernement du Mali et les mêmes propositions considèrent les aspirations des Maliens pour des réformes sécuritaires, politiques et institutionnelles dans une période de 24 mois de transition qui devrait prendre fin en mars 2024. »

Au lendemain de ce sommet, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération a déploré le lourd impact de ces sanctions sur les populations, mais également pour toute la région, dans un contexte de guerre en Ukraine qui impacte toutes les économies du monde.

« Une grande majorité des délégations de chefs d’État présents au sommet a aussi relevé l’impact négatif de ces sanctions sur la population, et surtout la nécessité de pouvoir les lever rapidement pour pouvoir renforcer le processus de transition au Mali, mais aussi renforcer le cadre économique régional qui souffre de cette situation pour, enfin, renforcer la paix et la stabilité dans notre région. »

La CEDEAO a reporté sa décision sur la période de transition proposée au Mali au 3 juillet prochain. Le bloc régional plaide pour une transition entre 16 à 18 mois, contre les 24 proposés par les autorités maliennes.

« Nous avons toujours indiqué qu’il était important de procéder à la réforme du système électoral et un projet de loi électorale est déjà déposé sur la table du Conseil national de transition. Ce projet de loi électorale intègre aussi la question de l’organe unique de gestion des élections. C’est un élément important.

L’autre élément, c’est l’écriture d’une nouvelle Constitution et le reste des paramètres, c’est l’organisation des différents scrutins au niveau local, régional, communal, mais aussi l’organisation d’élections législatives qui doivent être couronnées maintenant vers la fin du processus de transition par l’élection présidentielle. »

Sanctionnées par la CEDEAO, les autorités maliennes semblent bénéficier du soutien des populations, dont la résilience a été saluée par Abdoulaye Diop.

« Pour nous, le plus important, c’est le rassemblement des Maliens. Ce qui a été fait au cours de ces derniers mois, les difficultés au travers desquelles nous sommes passés, on n’a pas pu atteindre ce résultat si les Maliens ne s’étaient pas donné la main, s’ils n’avaient pas regardé dans la même direction. Et je suis sûr que quels que soient les défis, à chaque fois que les Maliens ont décidé de s’unir, nous avons pu relever ces défis.

Surtout, à un moment où toute l’Afrique regarde vers le Mali, nous ne pouvons pas baisser les bras. Nous devons rester sereins. Nous savons où nous voulons arriver. Nous avons défini notre vision et nous allons tout mettre en œuvre pour pouvoir la réaliser dans la paix, dans la quiétude, dans l’entente entre les Maliens. L’objectif essentiel aujourd’hui, c’est de créer des conditions sécuritaires pour pouvoir organiser ces scrutins. » (euronews)