Le commissaire de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) chargé de l’Agriculture, l’environnement et des ressources en eau, Sékou Sangaré a, dans une communication faite devant la plénière du parlement communautaire, présenté, ce vendredi 10 juin 2022, les différentes initiatives mises en œuvre par la CEDEAO dans les domaines dont il a la charge.
Les domaines couverts par cette communication sont la gouvernance, le suivi-évaluation et la coordination des politiques en matière d’agriculture, d’environnement et des ressources en eau ; la résilience des systèmes alimentaire, sécurité alimentaire et nutritionnelle ; la productivité et la compétitivité agricoles ; la gestion des pesticides, et la lutte contre les ravageurs des plantes.
Cette communication a également concerné les domaines de la pêche et aquaculture, la santé animale, le pastoralisme et les productions animales, l’adaptation au changement climatique et agro-écologie, les ressources en eau, l’environnement, les forêts et la conservation de la biodiversité, et enfin la situation alimentaire qui reste un défi majeur pour tous les Etats membres de la communauté.
En ce qui concerne le domaine de l’agriculture, le commissaire Sékou Sankaré a souligné que ‘’la commission de la CEDEAO travaille quotidiennement dans la coordination, le pilotage et la gouvernance des politiques sectorielles pour la mise en œuvre de la politique agricole de la CEDEAO (ECOWAP)’’.
‘’La mise en œuvre de ces politiques s’est constamment améliorée ces dernières années, à travers notamment la montée de l’agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation (ARAA)’’ a-t-il relevé tout en attirant l’attention des députés sur le fait que, malgré tout ce que fait la CEDEAO dans ce domaine, la situation alimentaire reste un défi majeur pour tous les Etats de l’espace communautaire, parce que la campagne agricole 2021-2022 n’a pas répondu aux attentes des populations avec des déficits enregistrés un peu partout. Il en est de même pour les productions de de tubercules, et aussi sur le plan de l’élevage et du pastoralisme.
Selon Sékou Sangaré, cette situation a été aggravée par la guerre en Ukraine, la pandémie de la COVID-19, une hausse des prix des engrais minéraux, le tout induisant une flambée des prix des produits de première nécessité dans l’espace communautaire.
Il a ajouté à ces difficultés la persistance des tracasseries sur les corridors portuaires et routiers dans les pays membres de la CEDEAO.
Pour faire face à cette situation alimentaire et nutritionnelle qui s’annonce pour la période de soudure 2022, a soutenu Sékou Sangaré, ‘’plusieurs mesures ont été prises parmi lesquelles des exonérations fiscales à l’importation des denrées alimentaires, le contrôle des prix et des opérations de cash transfert’’.
L’expert de la CEDEAO a également fait cas de la prise de mesures tendant à faciliter l’approvisionnement des agriculteurs en engrais dans les Etats de l’espace communautaire.
Compte tenu alors de l’urgence de la question alimentaire, la CEDEAO a mis en œuvre la stratégie et le programme prioritaire d’investissement (PPI) sur l’employabilité des jeunes dans le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique, la stratégie et le plan prioritaire d’investissement pour la promotion des chaînes de valeur du lait local, dite ‘’Offensive lait’’, et a adopté le règlement sur la biosécurité, élaboré une stratégie de renforcement des capacités en gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) en Afrique de l’Ouest et élaboré un plan d’action de renforcement des capacités des acteurs à l’horizon 2030.
Parmi les initiatives de la CEDEAO, il faut aussi citer le programme régional de restauration des terres dégradées, le programme d’appui au renforcement des capacités des organisations socio-professionnelles régionales, la stratégie pour le développement des intrants agricoles et le plan d’action régional 2020-2025 pour accélérer ‘’l’offensive riz’’.
La CEDEAO a également adopté un cadre stratégique détaillé pour le développement d’une pêche et d’une agriculture durables, un plan d’urgence face au covid-19, un plan d’action environnementale 2020-2026 ; un plan stratégique pour la mise en œuvre de la politique régionale de l’eau 2020-2030, et une stratégie régionale pour la santé et le bien-être des animaux, sans oublier les investissements de la BIDC qui est la banque d’investissement et de développement de la CEDEAO.
Cette communication a été suivie d’une séance d’échanges entre l’expert et les députés de la CEDEAO dont les interventions ont permis de mieux cerner la problématique au centre de cette communication.
Cette première session du parlement de la CEDEAO, au titre de l’année 2022, débutée le 8 juin, se poursuivra jusqu’au 2 juillet 2022, indique-t-on. (acotonou.com)