Le festival de cinéma d’el-Gouna, prévu en octobre, aura lieu l’an prochain, ont annoncé dimanche soir ses organisateurs, affirmant que les « défis mondiaux » n’étaient pas propices à son organisation en Égypte, touchée par la flambée des prix née de la guerre en Ukraine.
Aucune date précise n’a été décidée pour la sixième édition de ce rendez-vous du cinéma arabe qui, chaque année, fait venir des stars de l’ensemble de la région mais aussi au-delà, avec lors des éditions précédentes Forest Whitaker ou Owen Wilson.
En 2017, le magnat de l’immobilier Samih Sawiris avait fondé ce festival dans la ville d’el-Gouna, sur la mer Rouge, à 450 km au sud-est du Caire. Cette station balnéaire huppée avait elle-même été créée en 1989 par la famille Sawiris, la plus riche d’Égypte.
Lors de sa dernière édition en octobre 2021, le festival avait récompensé le film égyptien « Feathers » (« Plumes »), primé à Cannes quelques mois plus tôt, créant la polémique dans le pays.
Seuil de pauvreté
Des acteurs et des députés avaient accusé le long-métrage, mi-absurde mi-peinture sociale, de « ternir la réputation » du pays où, pourtant, selon la Banque mondiale, deux habitants sur trois vivent en-dessous ou juste au niveau du seuil de pauvreté.
Frappée par une inflation galopante, d’énormes dépenses publiques dans les infrastructures et une brutale dévaluation, l’Égypte discute avec le Fonds monétaire international (FMI) un nouveau prêt alors que le budget du pays d’environ 160 milliards de dollars est grevé par une dette publique qui atteint 90% du PIB. (euronews)