En République démocratique du Congo (RDC), la population et les autorités sont en attente de la relique de l’ancien Premier ministre et héros de l’indépendance du pays, Patrice-Emery Lumumba. Soixante et un ans après sa mort, les autorités belges ont restitué une dent qu’un officier belge avait pris sur le corps de l’ancien Premier ministre après son assassinat.
Sur l’avenue de la Justice au centre-ville, Noah connaît bien l’histoire tragique du décès de Lumumba : des tortures suivies du démembrement du corps dissous dans de l’acide. Accueillir sa relique après des décennies de flou extasie ce quadragénaire : « Nous sommes des traditionalistes et donc nous comptons beaucoup sur les restes des ancêtres. Alors le fait que les restes de Lumumba soient revenus au pays, cela signifie une libération du point de vue économique et du point de vue politique. Donc, je dirais que c’est une ouverture pour nous. »
« Une valeur symbolique très importante »
Un héros sans tombe, c’est inadmissible pour Michel : « Pour nous, ça a une valeur symbolique très importante de savoir qu’il y a quand même quelque chose de Lumumba qui est quelque part pour que les prochaines générations rendent hommage à ce héros national. Nos leaders doivent se servir de Lumumba comme d’un modèle, d’une iconique. Il faut s’en servir pour s’inspirer en termes de nationalisme, en termes de patriotisme pour ce Congo. »
La relique fera le tour de quelques villes, notamment Lubumbashi et Kisangani, pour plusieurs jours de commémorations. Et Franck, sexagénaire, regrette que justice n’ait pas été rendue jusqu’à ce jour après l’assassinat de ce héros national. « Il devrait y avoir des conséquences juridiques suite à l’assassinat de Lumumba. Ça, c’est notre diplomatie qui n’a pas bien joué sur ce point-là. »
Sans surprise, la polémique enfle autour des millions de dollars mobilisés par le gouvernement pour les activités commémoratives. (rfi.fr)