Ce jeudi, de nombreux Sénégalais sont descendus dans les rues de Dakar armés de casseroles et de klaxons. Ils ont répondu à un nouvel appel de l’opposition à faire du bruit pour dénoncer le pouvoir en place.
Au Sénégal, mercredi, l’opposition au Sénégal avait renoncé à ses manifestations contre le pouvoir et annoncé qu’elle participerait finalement aux élections législatives du 31 juillet. Vingt-quatre heures plus tard, elle a quand même appelé les Sénégalais à faire du bruit, dans les rues, pour dire à nouveau leur mécontentement face à la situation politique dans le pays. Ce jeudi, ils étaient très nombreux à répondre à cette sollicitation, armés de casseroles et de klaxons.
« Le concert de casseroles, les Sénégalais sont fatigués du régime de Macky Sall. Nous avons besoin de manifester notre colère. Quand ils nous ont interdit les rues, c’est un autre moyen de s’exprimer« , dit un homme.
« C’est une belle initiative parce que ça permet au peuple de s’exprimer et aussi, ça empêche la police de tirer sur les enfants. Aujourd’hui, la police a reculé, ce sont les casseroles qui les ont fait reculer. Le concert des casseroles a fait reculer l’armée, a fait reculer la police, c’est une honte« , ajoute un autre manifestant.
« Aujourd’hui la démocratie au Sénégal est en berne et si on continue comme ça, ça ne va pas aller, parce que la démocratie c’est le peuple qui s’exprime, c’est la liberté d’expression mais si on empêche le peuple de s’exprimer, ça c’est une dictature. Aujourd’hui, on a vu des députés et des maires qu’on enferme (emprisonne, ndlr) gratuitement« , conclut un autre.
La tension va croissant au Sénégal après l’invalidation par le Conseil constitutionnel d’une liste nationale de candidats de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi. Une invalidation qui élimine de la course le chef de file de l’opposition Ousmane Sonko et un certain nombre d’adversaires du président Macky Sall. L’opposition dénonce un stratagème de la présidence pour écarter ses adversaires.
Les législatives de fin juillet visent à renouveler les 165 députés de l’Assemblée nationale, largement dominée par la coalition présidentielle. (euronews)