Les fortes inondations subies par le Côte d’Ivoire ont poussé les dirigeants de la CAF à décaler la CAN 2023 de juin-juillet 2023 à janvier-février 2024.
La Coupe d’Afrique des nations de football, initialement programmée en juin et juillet 2023 en Côte d’Ivoire, a été déplacée à janvier-février 2024 pour des raisons climatiques, a annoncé dimanche le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe.
« La CAN se tiendra en janvier et février 2024 », a déclaré M. Motsepe lors d’une conférence de presse à Rabat, à l’issue d’une réunion du comité exécutif de la CAF. « On ne veut pas prendre le risque d’avoir une compétition sous le déluge. Ça ne serait pas bon pour le football africain et son image », a-t-il ajouté.
La compétition devait initialement se tenir du 23 juin au 23 juillet 2023 dans cinq villes ivoiriennes (Abidjan, Bouaké, Yamoussoukro, Korhogo et San-Pedro).
« Nous prenons la décision mais c’est une question de respect. On a pris de nombreux avis et certaines personnes nous ont dit +Il y a le changement climatique, peut-être que la pluie ne sera pas un problème+. Mais les conseils que l’on reçoit, c’est qu’on ne peut pas prendre ce risque », a détaillé le président de la confédération africaine.
Le mois dernier, de graves inondations provoquées par des pluies diluviennes ont fait au moins cinq morts à Abidjan. Coeur de la saison des pluies dans cette ville au climat tropical, le mois de juin est traditionnellement le plus pluvieux de l’année, avec en moyenne autour de 300 mm d’eau.
« Je suis très fier des infrastructures de classe mondiale, du soutien du président Alassane Ouattara, du Premier ministre, du gouvernement et de tout les gens du football en Côte d’Ivoire. Cette compétition sera très spéciale », a assuré M. Motsepe.
« On sait bien que le mois de janvier n’est pas idéal. Les clubs européens ne sont alors pas toujours enclins à libérer leurs meilleurs joueurs », a-t-il cependant reconnu.
François Amichia, président du comité d’organisation de la CAN en 2023, a déclaré « prendre acte » de cette décision. « Nous, à notre niveau, nous avions pris toutes les dispositions pour que les infrastructures soient prêtes à temps, c’est-à-dire au 31 décembre 2022, pour respecter les recommandations du président de la République Alassane Ouattara et du Premier ministre Patrick Achi », a-t-il dit, ajoutant: « Nous allons en profiter pour peaufiner le travail déjà abattu. »
Le deuxième vice-président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Koné Mamadou, a déclaré que « si la CAF l’a décidé ainsi, c’est qu’elle a ses raisons » et « nous n’avons pas le choix, nous ne pouvons que nous aligner ».
Selon lui, « la dernière décision revient aux autorités ivoiriennes qui ont mis les moyens pour les infrastructures », dont la construction et la rénovation de stades.
L’ancien international ivoirien Cyril Domoraud a jugé que la décision de la CAF était « sage ». « On ne peut pas déployer de grands moyens pour une CAN et la jouer en saison pluvieuse », a-t-il dit.
Il estime qu’il s’agit d’une « une décision salutaire, même si jouer en janvier-février va embêter des clubs européens ».
Jusqu’en 2017, la CAN s’est déroulée en début d’année civile. Le comité exécutif de la CAF a ensuite décidé de déplacer l’épreuve en été. L’édition 2019 s’est ainsi tenue en juin et juillet en Egypte.
L’édition suivante, au Cameroun, a été déplacée à plusieurs reprises, d’abord à la demande du pays-hôte puis du fait du Covid. Elle s’est finalement tenue en janvier et février 2022. (euronews)