Lors de sa visite au Bénin, le président français Emmanuel Macron a multiplié les critiques envers la Russie, accusant notamment le pays d’être « l’une des dernières puissances impériales coloniales ».

Lors de sa visite au Bénin, le président français Emmanuel Macron a multiplié les critiques envers la Russie, accusant notamment le pays d’être « l’une des dernières puissances impériales coloniales ».

Alors que le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov est également en tournée en Afrique, le chef d’état français a cherché à mettre en garde les capitales africaines contre la guerre qu’il a qualifié d’hybride menée par la Russie dans le monde.

« Pour le continent africain, la Russie a commencé, au fond, un nouveau type de guerre mondiale hybride. C’est ça la réalité. Et elle a décidé que l’information, l’énergie et l’alimentation étaient des instruments militaires mis au service d’une guerre impérialiste continentale contre l’Ukraine, voilà comment je vais qualifier dans les termes les plus crus, ce qui se passe aujourd’hui. »

Cinq mois après le début de la guerre en Ukraine, le président français ne cesse de hausser le ton contre la politique de Vladimir Poutine.

Il a dénoncé la veille « l’hypocrisie », entendue « en particulier sur le continent africain », faisant référence au fait que plusieurs dirigeants du continent dont le président camerounais Paul Biya, ne condamnent pas officiellement l’intervention russe.

« La Russie est l’une des dernières puissances impériales coloniales, elle décide d’envahir un pays voisin pour y défendre ses intérêts, c’est ça la réalité. Quand vous les voyez poindre leur tête chez vous n’y voyez pas autre chose même s’ils vous tiennent le discours inverse. »

Le président français a également promu sa nouvelle vision des relations entre la France et l’Afrique, en présentant le Bénin comme l’un des pays tests de cette volonté d’établir un « partenariat gagnant-gagnant ». Il a ainsi rencontré des athlètes et des lauréats du programme Volontariat Paris 2024 au Bénin : « Ce que nous faisons, c’est un vrai modèle de partenariat réciproque, équilibré, dans lequel nous donnons la possibilité à la jeunesse béninoise avec une volonté d’avoir un ancora régional. Et cette vocation régionale de votre projet est clé pour nous, parce que nous voulons pouvoir vous aider à former tous les jeunes de la région et nous voulons aussi pouvoir attirer tous nos partenaires européens, en disant que c’est ici que ça se passe si vous choisissez de le faire au Bénin. » a déclaré le président français. 

Le président béninois Patrice Talon s’est félicité des relations avec Paris, qu’il a décrit comme étant « décomplexées et débarrassées de pesanteurs du passé « .

Critiqué pour avoir choisi de visiter le Cameroun, dirigé depuis quarante ans par le président Biya, et le Bénin, accusé de dérives autoritaires, Emmanuel Macron est resté silencieux sur la question des droits humains et la défense de la démocratie.

Durant sa visite, la justice béninoise a toutefois ordonné la remise en liberté de **30 opposants arrêtés pendant la présidentielle d’avril 2021 qui avait été émaillé de violences.

L’embellie des relations entre les deux pays est principalement liée à la restitution au Bénin par la France de 26 œuvres des trésors royaux d’Abomey (sud), capitale du Royaume du Dahomey, qui avaient été pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises. (euronews)