L’ancien arbitre international sénégalais Malang Diédhiou appelle à l’introduction de l’Assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) dans les compétitions africaines, afin de permettre aux techniciens du continent de se familiariser avec cet outil, ce qui leur permettrait d’augmenter leurs chances de prendre part aux tournois de la Confédération africaines de football (CAF).

Le processus d’utilisation de la VAR « est irréversible », a soutenu le président de la commission centrale des arbitres (CCA) de la Fédération sénégalaise de football (FSF) dans un entretien avec l’APS, ajoutant que « tous les pays et toutes les fédérations doivent aller dans ce sens ».

L’utilisation de la VAR nécessite toutefois davantage de « moyens matériels et humains pour la retransmission en direct de tous les matchs, afin d’obéir aux exigences » de cette technologie, a relevé Malang Diédhiou qui a dirigé plusieurs matchs à la Coupe du monde Russie 2018.

« Si le match n’est pas télévisé, on ne peut pas utiliser la VAR. Lorsqu’il faudra le faire, ce n’est pas non plus avec deux caméras, mais au minimum huit. Certaines compétitions exigent six caméras pour chaque match », a expliqué le sifflet sénégalais, qui a pris sa retraite internationale en juillet 2018, à 45 ans.

Malang Diédhiou, par ailleurs inspecteur des Douanes, rappelle que les conditions d’utilisation de l’arbitrage vidéo nécessitent « un personnel à la télévision et des cameramen formés pour filmer de manière à permettre à l’arbitre qui est à la VAR d’exploiter les images dans le bon sens. »

La relève est assurée

Il a signalé que la VAR sera introduite à la CAN des moins de 23 ans qui démarre, ce samedi, au Maroc, dès le match d’ouverture devant opposer le pays hôte à la Guinée.

« C’est pour dire que pour toutes les autres compétitions, d’ici peu, on va exiger que les arbitres soient formés au niveau de leur fédération », a-t-il dit, annonçant un projet de la CAF visant à créer des centres VAR au niveau de chaque zone de la Confédération africaine.

« Il y aura six centres. Cela pourra permettre aux fédérations de prendre en charge la formation de leurs arbitres au niveau de leur zone, et leur permettre de prendre part aux compétitions de la CAF », a-t-il indiqué.

Il a aussi évoqué la mise en place, au niveau de la CAF, d’un projet de professionnalisation qui a débuté avec vingt-cinq arbitres payés chaque mois pour faire des exercices théoriques quotidiens et des séances pratiques.

« Nous espérons, avec ce projet, ainsi qu’avec les écoles et les futurs centres de formation de la CAF, avoir d’ici quelques années des arbitres de qualité », a souligné le sifflet sénégalais. Il a officié lors des CAN 2015 et 2017, et pendant deux éditions des Championnats d’Afrique des nations (CHAN), 2014 et 2018.

« Le Sénégal a une tradition consistant à présenter à la CAF et à la FIFA des arbitres qui ont toujours donné satisfaction. L’objectif, en arrêtant ma carrière, c’était de permettre au pays de présenter un autre trio arbitral », a-t-il relevé, en parlant de lui et de ses assistants Djibril Camara et El Hadji Malick Samba.

Selon Malang Diédhiou, en perspective des prochaines CAN des moins de 17 et 23, un travail est en train d’être fait à la base pour permettre au Sénégal de « présenter des arbitres de qualité et d’assurer la relève. »

SENEGAL-FOOTBALL-ARBITRAGE / Un technicien plaide pour l’introduction de la VAR par les compétitions africaines (msn.com)