Le Sénat gabonais vient d’entériner un projet de loi à lui soumis par le Conseil des ministres, qui prévoit, entre autres, le vote dans une seule salle pour les trois élections, la suppression des représentants des candidats. Si le pouvoir s’en défend en affirmant que cette modification des règles du vote vise « à adapter les conditions de déroulement du vote au nouveau contexte d’élections couplées ou générales », l’opposition trouve que la pilule est trop amère à avaler. Et sans prendre parti, on peut dire qu’elle n’a pas totalement tort.

On ne change pas les règles du jeu en cours de match. Modifier les règles du jeu à un mois de l’élection présidentielle, ressemble, à bien des égards, à une volonté de ne pas rendre le scrutin crédible et transparent. Dans un Etat démocratique, il est impensable d’opérer un tel coup de force. Mais que voulez-vous ? Après tout, c’est le Gabon d’Ali Bongo ! En effet, après la variable Haut-Ogooué, en 2016, qui avait douché les espoirs de l’opposant Jean Ping de mettre fin à la dynastie Bongo, voilà que Bongo fils sort encore un autre lapin de son chapeau. Au pouvoir depuis bientôt quatorze ans, Ali Bongo n’avait pas besoin de ça.

C’est d’autant plus vrai que cette modification de la loi électorale, à deux doigts du match électoral, va, à coup sûr, amplifier la crise de confiance entre les différentes parties prenantes au processus électoral. En faisant voter cette loi, le régime Bongo apporte de l’eau au moulin de ceux qui l’accusent de favoriser la tricherie aux élections générales. Certes, le pouvoir dit mettre en application une décision issue de concertations avec l’opposition…

CHANGEMENT DE REGLES A DEUX DOIGTS DU MATCH ELECTORAL : Après tout, c’est le Gabon ! (msn.com)