C’est ce qu’a déclaré le président français Emmanuel Macron. « La France et les diplomates ont été confrontés ces derniers mois à des situations dans certains pays particulièrement difficiles, que ce soit au Soudan où la France a été exemplaire, au Niger en ce moment même et je salue votre collègue et vos collègues qui écoutent depuis leur poste », a-t-il noté, lors d’une réunion annuelle des ambassadeurs et des ambassadrices français. Le président français a salué l’ambassadeur de la République au Niger, Sylvain Itté, qui reste à son poste.
L’ambassadeur de France au Niger reste dans le pays malgré l’ordre de départ
L’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, continue de résider dans le bâtiment de la mission diplomatique, malgré la demande des militaires qui avaient organisé le coup d’État de quitter le pays, a rapporté la chaîne de télévision Al Arabiya.
Selon lui, une vingtaine d’employés de la mission diplomatique se trouvent actuellement à l’ambassade.
Le 25 août, les militaires ont exigé que M. Itté quitte le pays dans les 48 heures. Selon Al Hadath TV, l’ambassadeur n’a pas répondu à la convocation du ministère des Affaires étrangères, contrôlé par les rebelles, et a refusé de rencontrer leurs représentants. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que les rebelles n’avaient pas le droit d’exiger que l’ambassadeur de France quitte le pays car « l’agrément de l’ambassadeur émanait exclusivement des autorités légitimes du Niger ».
Selon Al Arabiya, le 27 août, des partisans de l’armée ont manifesté devant une base militaire française dans la capitale nigérienne. Les manifestants ont exigé que la France quitte le territoire de l’État africain. Selon la chaîne, les militaires et la police du Niger ont renforcé dimanche leur présence près de l’ambassade de France.
Niger: les militaires s’engagent à protéger le bâtiment de l’ambassade de France à Niamey
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) dirigé par le général Abdourahamane Tchiani s’est engagé à respecter son obligation de protéger le bâtiment de l’ambassade de France à Niamey. C’est ce qu’a rapporté le site d’information Asharq, citant une source au sein du CNSP.
La chaîne Al Arabiya avait rapporté précédemment que l’ambassadeur français, Sylvain Itté, était toujours dans le bâtiment de la mission diplomatique, malgré la demande des militaires du CNSP de quitter le pays. Une vingtaine de membres du personnel diplomatique se trouvent également dans l’ambassade.
Ces dernières semaines, à Niamey et dans plusieurs autres villes du Niger, des manifestations de plusieurs milliers de personnes ont eu lieu pour exiger le retrait des militaires français du territoire de ce pays africain.
Une intervention au Niger reste un dernier recours
Une intervention militaire de la Cédéao au Niger, où des rebelles ont pris le pouvoir, est un dernier recours et non une étape nécessaire. C’est ce qu’a déclaré le porte-parole du président nigérian, Ajuri Ngelale.
« Tous les dirigeants [de la Cédéao] sont d’accord, ils ont une position commune. Le consensus consiste à ce que toutes les options soient discutées pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger. La position est qu’une intervention militaire au Niger n’est pas une chose que nous souhaitons. Nous ne nous réveillerons pas demain matin pour déclarer la guerre à notre voisin. Cela [l’intervention] reste une option discutée, un dernier recours. Le président [nigérian Bola Tinubu] convient qu’il s’agit d’un dernier recours et non de la prochaine étape », a-t-il indiqué dans une interview à la chaîne Channels Television.
Ajuri Ngelale a ajouté que le président était d’accord avec les autres dirigeants de la Cédéao pour dire que l’approche pour régler la situation au Niger devrait être sage, prudente et graduelle. « Nous recevons des informations par des canaux fermés du Niger selon lesquelles la pression que nous avons exercée sur leur économie et sur les responsables est telle que nous commençons à voir des percées à la table des négociations. C’est pourquoi nous restons patients », a noté le porte-parole.
Les rebelles nigériens changent d’avis sur l’expulsion massive d’ambassadeurs occidentaux
Les rebelles nigériens avaient prévu d’expulser non seulement l’ambassadeur de France, ayant reçu l’ordre de quitter la république avant lundi prochain, mais aussi les diplomates d’autres pays occidentaux, mais ils ont changé d’avis au dernier moment, craignant un isolement international. C’est ce qu’a rapporté ce samedi la radio RFI.
Selon la radio, le ministère des Affaires étrangères du Niger a préparé des lettres obligeant de quitter le pays à l’intention des ambassades d’Allemagne et des États-Unis, ainsi que de la Côte d’Ivoire et du Nigeria, et un message similaire à l’intention de l’ambassadeur de France, à la demande du chef des putschistes, le général Abdourahmane Tchiani. Cependant, ils ont changé d’avis à la dernière minute en raison de désaccords dans les rangs des hauts responsables de l’armée, a affirmé la station de radio. Les hauts responsables militaires auraient reconnu la nécessité de « prendre leurs distances avec la France », mais auraient insisté pour que les relations avec les autres pays occidentaux ne soient pas restreintes « parce qu’ils auraient des intérêts au Niger » et que « le pays aurait besoin d’eux », a rapporté la source.
Le ministère nigérien des Affaires étrangères a été chargé de nier l’existence de ces lettres à tous les ambassadeurs, à l’exception de l’ambassadeur de France, sur les conseils d’un ancien diplomate nigérian. « Commencez par la France et vous verrez que les autres pays prendront votre situation plus au sérieux », a déclaré l’ancien diplomate nigérien.
Le 25 août, les militaires ont exigé que l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, quitte le pays dans les 48 heures. Selon Al Hadath TV, l’ambassadeur n’a pas répondu à la convocation du ministère des Affaires étrangères, contrôlé par les rebelles, et a refusé de rencontrer leurs représentants. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que les rebelles n’avaient pas le droit d’exiger que l’ambassadeur de France quitte le pays car « l’agrément de l’ambassadeur émanait exclusivement des autorités légitimes du Niger ».
Plusieurs médias ont rapporté que les autorités rebelles du Niger s’apprêtaient à adresser des demandes similaires aux ambassadeurs d’Allemagne, du Nigeria et des États-Unis. Dans ce contexte, un conseiller du chef du Conseil national pour le salut de la patrie, formé par les rebelles, a précisé que Niamey n’expulsait que l’ambassadeur de France.
Devant la base militaire française au Niger, des manifestants exigent son départ
Les partisans des militaires ayant mené un coup d’État au Niger organisent une manifestation devant la base militaire française à Niamey, la capitale de la république. Cette information a été rapportée par la chaîne de télévision Al Arabiya.
« Nous voulons que la France plie bagage et parte », a déclaré l’un des manifestants à la chaîne de télévision. Il a ajouté que Paris ne permettait pas au peuple nigérien de « profiter de ses ressources naturelles ». D’après les images diffusées par la chaîne, plusieurs dizaines de personnes participent à la manifestation près de la base militaire.
Pendant ce temps, des membres de l’armée et de la police nigériennes renforcent leur présence près de l’ambassade de France. La situation à proximité de la mission diplomatique reste stable, précise Al Arabiya.
Les collectivités locales nigériennes soutiennent le nouveau gouvernement
Les collectivités locales nigériennes ont soutenu les nouvelles autorités formées par les rebelles et ont approuvé le projet de transition vers le gouvernement civil proposé par les putschistes.
L’Association des municipalités du Niger (AMN) et l’Association des régions du Niger (ARENI), qui regroupent au moins 260 organes, ont diffusé un communiqué conjoint pour saluer le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et sa décision de poursuivre la décentralisation qui, à leur avis, constitue la base du développement régional et assure la consolidation sociale, tellement indispensable dans le contexte actuel.
Par ailleurs, le document s’en prend aux sanctions « drastiques, inhumaines et inédites » imposées contre le peuple nigérien par certaines organisations africaines supranationales et à l’ingérence de la part de quelques puissances étrangères.
Pour rappel, les rebelles nigériens ont annoncé le 26 juillet au soir la destitution du président Mohamed Bazoum, la fermeture des frontières, l’introduction d’un couvre-feu, la suspension de la Constitution et l’interdiction de tous les partis politiques. Deux jours plus tard, ils ont proclamé chef d’État le général Abdourahamane Tchiani qui a dirigé la garde présidentielle dont les unités détiennent toujours Mohamed Bazoum.
Le 30 juillet, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) ont imposé des sanctions contre le Niger, gelant, en particulier, tous ses comptes publics et ses avoirs dans les banques des pays d’Afrique de l’Ouest. Par conséquent, Niamey n’a pas pu payer 3,76 millions de dollars de la dette principale de ses obligations d’État arrivant à échéance le 31 juillet.