Une catastrophe naturelle en cacherait-elle une autre ? C’est la question que l’on est tenté de se poser au regard du traitement différencié, réservé aux deux pays de l’Afrique du Nord tous frappés par une catastrophe naturelle.

En effet, au lendemain du séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit du samedi 11 septembre 2023, entraînant deux milliers de morts, ainsi que des blessés et des disparus, le monde entier en a été tout ému. Mais l’émotion a été moindre quand Dame nature a déchaîné sa colère sur la Libye, où « la tempête Daniel » a causé à peu près le même nombre de morts et a causé des milliers de blessés. Mais à la différence de la Libye, si le Maroc semble compter sur ses propres forces en déployant dans les premiers instants, de grands moyens afin de faire face au drame, la Libye n’est pas dans ce schéma. Mais ce n’est pas surprenant.

En effet, ce pays vit une crise socio- politique sans précédent puisque dirigé depuis un an et demi par deux gouvernements qui se livrent une bataille sans merci pour le contrôle du pouvoir. D’un côté, celui d’Abdelhamid Dbeibah dans l’Ouest, reconnu par l’ONU et de l’autre, celui nommé par le Parlement et soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de Tobrouk. Ce bicéphalisme à la tête de l’Exécutif ne facilite pas les secours d’urgence dont devraient bénéficier les nombreux sinistrés qui crient à l’aide.

On peut saluer l’effort des pays qui ont déjà déployé des secours sur le sol libyen

Quoi de plus étonnant, dans un Etat failli qui peine toujours à retrouver ses marques ? Mais l’on peut toutefois saluer la promptitude de ces deux gouvernements qui se disputent le contrôle de Tripoli, face à la gestion de cette catastrophe naturelle.

Pour une fois, chacun, de son côté, a compris la nécessité d’appeler à l’union et à la solidarité de tous les Libyens à travers des mesures urgentes arrêtées pour faire face à cette tragédie. Et c’est tant mieux ! Tout le mal que l’on peut souhaiter à ce pays, c’est que cette tempête Daniel puisse servir de déclic pour un rapprochement durable des frères ennemis.

Et si cela venait à se concrétiser, cette entente permettrait à ce pays de rebondir et d’être à nouveau une nation prospère et émergente, comme l’ont connue de nombreux Libyens sous le magistère du colonel Kadhafi. Face à cette catastrophe, la Libye a besoin de soutien et de la solidarité de tous, y compris l’aide de la communauté internationale.

A ce propos, on peut saluer l’effort des pays qui ont déjà déployé des secours sur le sol libyen afin de sauver ce qui peut encore l’être. Et ce geste de bonne volonté, notamment celui de la Turquie, devrait inspirer d’autres Etats du continent.

TRAGÉDIE LIBYENNE : Vivement que la tempête Daniel puisse réunir les frères ennemis ! (msn.com)