Quatorze ans après ce drame qui a endeuillé de nombreuses familles, les souvenirs sont encore bien présents dans les esprits et la douleur encore grande. l’homme politique guinéen Oury Bah, la cinquantaine revolue, se trouvait sur les lieux ce jour-là.
Le leader de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) explique que « Lorsqu’on sort de ce type de tragédie, il y a beaucoup de choses qu’on essaye de refouler au tréfond de sa mémoire.Le fait d’avoir vu des enfants en bas âge qui étaient à l’intérieur du stade, agenouillés avec les bras en l’air et il y avait un militaire qui pointait son arme dans leur direction… »
M. Bah dit qu' »Il y avait une femme qui était entourée par des hommes en uniforme qui la harcelaient, qui essayaient de la déshabiller et elle essayait tant bien que mal de retenir son pagne pour ne pas exposer sa nudité », se souvient-t-il.
Une répression d’une rare violence
Des crimes commis par des militaires qui ont tué près de 200 personnes, violé des femmes et blessé plus d’une centaine d’individus. A la suite de ce massacre, une dizaine de personnes, dont l’ex-chef de la junte, Moussa Dadis Camara, d’anciens militaires et dirigeants du pays, ont été inculpés. Un an après l’ouverture du procès, les victimes, ainsi que leurs proches, attendent la justice et des réparations. C’est le cas d’Asmaou Diallo, présidente de l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre.
Jointe par la DW, elle déclare qu’« espère que le procès sera équitable, qu’il y aura la vérité parce qu’il y a un engagement au niveau des avocats et des victimes aussi. Et on est sûr qu’on aura la vérité. On ne sait pas quand, mais on continue le combat », dit la président l’Avipa.
Un procès et des révélations inattendues
L’ouverture de ce procès a suscité beaucoup d’espoirs parmi les victimes. Et malgré les nombreux reports et quelques insuffisances relevées, les membres de la société civile souhaitent que les procédures se tiennent dans le respect des normes internationales, explique Alseny Sall, chargé de la communication de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme et du citoyen.
« Les défis par rapport à la suite du procès, ce sont les fosses communes. Il faut qu’on sorte un peu de ce tribunal et qu’on aille au-delà des déclarations et des témoignages. Il faut aussi aller sur le terrain où les événements ont été perpétrés. Nous sommes conscients qu’il y a eu des insuffisances pendant les instructions préliminaires, mais le tribunal a cette possibilité de rattraper tout ça. »
La prochaine audience, très attendue, aura lieu le 3 octobre. En marge de cette journée commémorative, un centre mémorial pour les victimes du 28 septembre, particulièrement pour les femmes violées, sera inauguré à Conakry.
Guinée : 14 ans après, les victimes du 28 septembre se souviennent (msn.com)