Ça y est ! Moïse Katumbi, le richissime homme d’affaires et ancien gouverneur du Katanga, est désormais candidat à la présidentielle du 20 décembre prochain en République démocratique du Congo (RDC). Ses partisans ont déposé hier, 4 octobre, les originaux des documents de sa candidature, demandés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Mais quelles chances de succès face à des vieux loups de la scène politique congolaise comme Matata Ponyo Mapon, ancien Premier ministre, Martin Fayulu de la coalition Lamuka, le président Félix Tshisekedi candidat à sa propre succession, pour ne citer que ceux-là ? Difficile d’apporter une réponse exacte à cette question.
Mais une chose est certaine : Moïse Katumbi ne compte pas pour du beurre sur l’échiquier politique national congolais. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la présidentielle de 2023 sera âprement disputée. Mais l’opposition ira-t-elle à cette joute électorale en rangs serrés ? Si elle ne veut pas mordre la poussière, elle y a tout intérêt. Surtout que l’élection se joue à un tour. Mais lequel des candidats pourrait-il être retenu par l’opposition pour se donner plus de chances ? Moïse Katumbi ? Matata Ponyo ou Martin Fayulu dont la candidature a un goût de revanche ? On se rappelle, en effet, qu’en 2018, cet opposant était opposé à Félix Tshisekedi de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qu’il avait accusé de lui avoir volé sa victoire. En redescendant dans l’arène face au même gladiateur, ‘’le soldat’’ du peuple réussira-t-il à prendre sa revanche ? Les résultats des urnes nous le diront.
En attendant, on peut saluer la détermination des opposants qui, malgré la multiplication des obstacles sur leur chemin, n’entendent pas abdiquer. C’est dire si ces candidatures des opposants permettront de tirer la démocratie congolaise vers le haut. En tout cas, c’est la démocratie qui gagnera. C’est pourquoi il faut souhaiter que le président Tshisekedi, candidat à sa propre succession, mette tout en œuvre pour que le scrutin soit des plus transparents. Le jeu en vaut d’autant plus la chandelle que le président Tshisekedi joue sa crédibilité et son honneur. Il doit redorer son blason, après toutes les critiques qui laissaient entendre que sa victoire face à Martin Fayulu, en 2018, était le fruit d’un deal, comme le soutient d’ailleurs l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, aujourd’hui en exil, qui dit avoir été témoin du deal entre l’ancien président, Joseph Kabila et l’actuel locataire du Palais de marbre. Félix Tshisekedi doit éviter de servir aux Congolais, un scrutin dont les résultats feraient place aux suspicions. En tout état de cause, les institutions chargées de l’organisation de la présidentielle, doivent se montrer à la hauteur de l’histoire. Ce n’est un secret pour personne que la RDC val mal.
D’où la nécessité d’éviter à ce grand malade, de plonger dans un coma profond. Cela dit, pendant que les opposants sont en train de fourbir leurs armes pour la prochaine bataille électorale, le camp du président Felix Tshisekedi n’est pas en reste. L’ex-chef rebelle, Jean-Pierre Bemba, un autre poids lourd de la scène politique congolaise, vient d’exprimer son soutien au fils de Etienne Tshisekedi. Un soutien pour le moins surprenant puisque cet homme politique avait été gratifié du maroquin de la Défense. Reste que c’est un soutien de taille pour la majorité présidentielle. Tout laisse croire qu’on assistera à un combat de titans au regard du poids des candidats déclarés et de ceux qui ne manqueront pas de sortir du bois dans les jours à venir.