La dégradation de son état de santé semble être la conséquence de la reprise, la semaine dernière, de sa grève de la faim, qu’il avait suspendue début septembre. Mais des questions demeurent sur l’authenticité de ce « bref coma ».

Des sources médicales nous ont confirmé l’état faible d’Ousmane Sonko mais pas qu’il serait tombé dans le coma. Donc ce dernier point reste hypothétique.

Cette thèse vient de son avocat, maître Cledor Ly, qui affirme qu’Ousmane Sonko serait tombé dans le coma, ce lundi, avant de reprendre connaissance le même jour. Il serait en tout cas toujours dans un état très faible.

Maître Cledor Ly affirme néanmoins avoir pu discuter avec son client le mardi 23 octobre 2023.

« Quand on dit que quelqu’un est dans le coma, nous sommes inquiets. C’est pourquoi, également, nous nous joignons à toutes ces voix pour demander sa libération. Puisque monsieur Ousmane Sonko remplit toutes les garanties de représentation. Donc, je ne vois pas ce qui l’empêche d’être mis sous contrôle judiciaire. Et qu’on le libère pour qu’il puisse se traiter convenablement vu son état de santé préoccupant », réagit Mohamed Ayib Salim Daffé, le secrétaire général adjoint du parti Les patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, le Pastef d’Ousmane Sonko, dissous début août par les autorités sénégalaises.

Mohamed Ayib Salim Daffé et Maître Cledor Ly ont lancé un appel au président Macky Sall, afin de faire libérer Ousmane Sonko en prison depuis fin juillet.

Plusieurs accusations

Après une condamnation pour diffamation contre un ministre, Ousmane Sonko a été déclaré coupable, le 1er juin, de corruption de la jeunesse et débauche de mineure.

Absent à son procès, il a été condamné par contumace à deux ans de prison ferme, puis radié des listes électorales. Ousmane Sonko a été arrêté fin juillet.

Pourtant, la semaine dernière, un juge de Ziguinchor (Casamance), son fief électoral et dont il est le maire, a annulé cette radiation.

Mais pour autant, la candidature d’Ousmane Sonko demeure toujours incertaine.

La Direction générale des élections, qui dépend du ministère de l’Intérieur, refuse de lui délivrer les formulaires devant recueillir les parrainages nécessaires à une candidature. La raison ? La décision du juge « n’est pas définitive ».

« Moi, en tant que mandataire du candidat Ousmane Sonko, on refuse de me remettre les fiches de collecte de parrainage pour qu’on puisse démarrer les opérations de parrainage. Ousmane Sonko fait l’objet d’un acharnement, d’une persécution par le régime de Macky Sall. Parce qu’ils savent qu’il est le favori à l’élection présidentielle du 25 février 2024 », assène Mohamed Ayib Salim Daffé.

Pour l’heure, il n’y a aucune réaction officielle des autorités concernant cette affaire. Nous avons vainement tenté de joindre certains membres du gouvernement, comme Abdou Karim Fofana, ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises, porte-parole du gouvernement, ou encore Aïssata Tall Sall, la ministre de la Justice.

Senegal: le bref coma d’Ousmane Sonko (msn.com)