Après le Kenya, l’Ouganda et le Zimbabwe, en juillet dernier, le président iranien Ebrahim Raïssi se rend en Afrique du Sud ce mardi (31.10.23). Ebrahim Raïssi se rend à Pretoria, une semaine après la visite à Téhéran de la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor.

Le président iranien s’était déjà déplacé en Afrique du Sud, en août dernier, pour la Commission mixte de coopération Afrique du Sud-Iran qui s’est tenue en marge du sommet des Brics.

Appartenance aux BRICS

Cette organisation devrait en effet accueillir l’Iran et cinq autres pays, dès janvier 2024. Un élargissement que de nombreux analystes estiment être le résultat du travail diplomatique de l’Afrique du Sud.

Mais les liens entre les deux pays remontent à l’époque de l’apartheid, lorsque l’Iran soutenait les mouvements de libération de l’Afrique du Sud. Téhéran avait été l’un des premiers pays à lever les sanctions contre l’Afrique du Sud, au lendemain de l’élection de Nelson Mandela en 1994.

Et depuis, les deux pays ont signé plusieurs accords bilatéraux dans presque tous les domaines clés. Selon Sayed Hoseini, directeur du Centre islamique pour l’Afrique, l’Iran envisage également d’accroître ses échanges avec le reste du continent africain et l’Afrique du Sud souhaiterait profiter de la position géographique de l’Iran pour ses échanges avec les autres pays des Brics.

« L’Iran est situé à un point très stratégique du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud. Dans cette région, l’Iran peut faciliter la connexion de l’Inde et de la Russie par le biais du corridor nord-sud. Il peut ensuite relier la Chine au golfe Persique et, à partir du golfe Persique, à l’Afrique du Sud et au reste du monde. »

L’Iran figure toujours sur la liste des sanctions américaines et sa proximité avec l’Afrique du Sud a fait sourciller plusieurs analystes. La ministre des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a indiqué que Téhéran partageait avec Pretoria des positions communes sur les questions mondiales.« Notre intention, tant en Afrique du Sud qu’en République islamique d’Iran, est d’encourager un monde en paix avec lui-même. »

Échanges commerciaux

Les exportations iraniennes vers l’Afrique ont atteint 1,28 milliard de dollars (1,20 milliard d’euros) en 2022, contre 579 millions de dollars en 2020, selon l’Institut du Moyen-Orient. Rien que cette année, le commerce de l’Iran avec les pays africains devrait augmenter pour atteindre plus de deux milliards de dollars, selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

La croissance dans certains domaines ciblés a été encore plus importante, les exportations iraniennes de services techniques et d’ingénierie vers l’Afrique ayant augmenté de 700% en 2022.

L’Iran veut étendre son influence économique en Afrique (msn.com)