Niamey a mis en fonction une nouvelle centrale photovoltaïque, alors que le pays est confronté à une baisse de son approvisionnement en électricité, qui provient en grande partie du Nigeria, à la suite des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest en réponse au putsch de juillet.
Avec 55 000 panneaux, c’est la plus grande infrastructure énergétique solaire jamais réalisée au Niger. La société nigérienne d’électricité (Nigelec) a mis en service une centrale photovoltaïque de 30 mégawatts pour compenser d’importantes pénuries depuis que le Nigeria a arrêté de fournir de l’électricité au pays en réaction au coup d’État du 26 juillet, a annoncé le 26 novembre le ministre de l’Énergie, Mahaman Moustapha Barké.
L’entreprise nationale relève déjà une « amélioration de la qualité de la desserte » de ses abonnés, notamment dans la capitale Niamey (1,5 million d’habitants), à Dosso (sud) et à Tillabéri (ouest), a-t-il expliqué à la télévision.
L’installation avait été inaugurée le 5 juillet par le président Mohamed Bazoum, renversé depuis, et par Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE).
Risques opérationnels
La centrale photovoltaïque devait être fonctionnelle depuis le 25 août, mais sa mise en service a été retardée par le départ du Niger de la « plupart du personnel technique » expatrié après le putsch, a expliqué le ministre. Le démarrage de la centrale a été rendu possible grâce à « certains techniciens » qui sont restés à Niamey, a-t-il ajouté, sans plus de précisions.
« La centrale n’ayant pu être finalisée dans les conditions initialement prévues, des risques opérationnels se posent néanmoins », a averti le 26 novembre l’ambassade de France au Niger dans un communiqué.
La centrale a coûté 20 milliards de F CFA (30,4 millions d’euros) et a été financée notamment grâce à un prêt de 15,5 milliards de F CFA auprès de l’Agence française de développement (AFD) et un don de 3,5 milliards de francs CFA (5,3 millions d’euros) de l’UE.
Le Nigeria, principal fournisseur
Depuis quatre mois, la quasi-totalité des quartiers de Niamey subissent d’importants délestages d’électricité, que le Nigeria a arrêté de fournir au Niger dans le cadre des sanctions imposées en réaction au coup d’Etat par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dirigée par le président nigérian Bola Tinubu.
Avant le coup d’État orchestré par le général Abdourahamane Tiani contre le président élu Mohamed Bazoum, le Nigeria fournissait 70 % de la part d’électricité achetée par la Nigelec, seul fournisseur du pays, selon un rapport de 2022 de cette entreprise.
Débranché par la Cedeao, le Niger se tourne vers le solaire (msn.com)