La cour d’appel de Paris se prononce sur certains volets de l’affaire des biens présumés mal acquis par les enfants d’Omar Bongo Ondimba. Les perspectives de procès pourraient se préciser, y compris pour Ali, le président gabonais récemment déchu.
Si les procédures judiciaires françaises sur le volet gabonais des « biens mal acquis » africains ne datent pas du coup d’État du 30 août dernier, le putsch de Brice Clotaire Oligui Nguema pourrait avoir pour conséquence l’allongement de la liste des membres du clan Bongo mis en examen. Dépouillé de son immunité de chef d’État, Ali Bongo Ondimba pourrait être le onzième descendant de son père, Omar, à être inquiété par la justice française.
Les derniers mis en examen, en France, ont été la fille adoptée, Philomène Kouna, et son frère Yacine. Et c’est ce mardi 16 janvier que ces derniers – ainsi que leur sœur aînée Pascaline Bongo Ondimba – sauront si la cour d’appel de Paris considère leur mise en examen comme fondée.
Au tour d’Ali ?
Concernant Ali Bongo Ondimba, des enquêtes ont déjà été menées à propos de nombreux biens présumés acquis grâce aux circonvolutions financières attribuées à la « Françafrique« , sous le long règne cumulé d’Omar et Ali. Environ 70 millions d’euros de biens ont déjà été saisis, notamment des biens immobiliers en région parisienne et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
À l’origine d’une plainte dès 2007, l’association anti-corruption Transparency International craint que l’état de santé d’Ali Bongo Ondimba ne compromette son interrogatoire. Mais l’inculpation potentielle et la présence éventuelle du président déchu dans les couloirs de la justice française ne sont pas les seuls éléments qui détermineront un éventuel procès.
Tentaculaire, l’affaire qui fleure la corruption et la cooptation politique transnationale est un dossier à tiroirs. En marge des enquêtes sur les enfants d’Omar, les investigations cernent par exemple l’ancienne première dame Sylvia Bongo Ondimba, actuellement détenue en résidence surveillée à Libreville.
Et plus si affinités
Par ailleurs, au-delà de la mise en examen formelle de membres de la famille Bongo, trois sociétés civiles immobilières et la banque BNP Paribas ont été mises en examen pour le blanchiment allégué de plusieurs millions d’euros. La liste des personnes physiques ou morales mises à l’index contient même des noms de la sphère people.
Poursuivie depuis mai 2022 pour recel de blanchiment de détournement de fonds publics, l’ancienne miss France Sonia Rolland avait reçu de l’ex-première dame Édith Bongo un appartement parisien. Fin novembre, un magistrat instructeur avait refusé d’accorder un non-lieu à ce volet de l’affaire.
Au Gabon, chacun aimerait que tout soit dit sur l’évaporation de telles quantités de francs CFA gabonais. D’autant que l’État gabonais pourrait rêver d’une restitution de certaines sommes d’argent. En novembre dernier, pour la première fois, le budget de l’État français prévoyait des crédits pour restituer aux populations des avoirs saisis dans les affaires dites de biens mal acquis de dirigeants étrangers, à commencer par la Guinée équatoriale.
Biens mal acquis : après les Obiang, les Bongo au tribunal ? (msn.com)