L’Etat de droit, ce système où tous les actes et décisions de l’Etat doivent s’appuyer sur le pacte social précédemment établi, est un critère essentiel de la démocratie. Mais en Afrique de l’Ouest et surtout dans son giron francophone, bien souvent, on n’a cure de la norme établie lorsqu’on a le pouvoir ou lorsqu’on est en position de force. Si fait que les gouvernants élus, une fois l’effectivité du pouvoir en main, se permettent toutes les dérives possibles. Ils ne se sentent plus contraints de respecter la loi, même pas la Constitution sur laquelle ils ont pourtant juré de respecter et de faire respecter.
On se retrouve face à des dirigeants drapés du manteau de démocrates, qui enfoncent pourtant leurs pays respectifs dans la mal gouvernance. Face à des dirigeants à la gouvernance peu vertueuse, les peuples montent au créneau pour réclamer plus de liberté et de démocratie. Dans leur détresse, ils n’hésitent pas souvent à faire ouvertement appel à la soldatesque à « prendre leurs responsabilités ». Ainsi, des présidents élus, les uns après les autres, ont été renversés par des militaires au nom de l’impératif sécuritaire en Afrique de l’Ouest.
Ce, au grand dam des principes de l’instance sous-régionale qu’est la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’oppose aux changements anticonstitutionnels de gouvernements. Mais la CEDEAO, malgré ses pressions, n’a pas réussi à faire plier les régimes militaires.
AFRIQUE DE L’OUEST : De la démocratie en trompe l’œil vers la « putschtocratie » ? (msn.com)