Des facettes de la vie congolaise liées aux questions socio-économiques, culturelles, et historiques sont présentées dans une exposition d’arts dénommée « congoscopie« , dans un centre culturel de la commune de Ngaliema, partie Ouest de Kinshasa en République démocratique du Congo, a-t-on appris lundi d’un entretien. « L’objectif de l’exposition, comme l’indique son titre, est de parcourir plusieurs facettes de la vie congolaise, de façon à faire paraitre l’aspect du quotidien qui échappent à l’œil nu d’où le nom « congoscopie » », a déclaré Théo Muamba, artiste peintre.

Dans ces tableaux significatifs, le peintre engage ses expérimentations dans plusieurs facettes de la société qu’il divise en quatre (4) séries, la première série d’œuvres exposées intitulée « Bana Baluki Mbongo », porte sur le thème originel, le travail des enfants. « Dans un contexte socio-économique difficile, cette série met l’accent sur les jeunes congolais qui travaillent aujourd’hui dans la rue, en faisant de la débrouillardise et du commerce ambulant à la demande de leurs parents », a-t-il expliqué. Dans cette série apparaît un procédé expérimental où l’artiste fait imprimer une photographie sur la toile et applique ensuite la peinture dessus, pour un rendu à l’effet mixte.

Le même procédé d’impression dans certaines œuvres de la deuxième série dénommée « histoire Na Kati ya poso » (l’histoire dans la peau), est consacrée aux heures sombres de l’histoire du Congo.

« En s’appuyant sur des photographies historiques, on rend hommage aux victimes de l’État indépendant du Congo à l’époque de la collecte forcée du latex », a-t-il dit. Sur d’autres tableaux, Théo fait allusion à la question sociale. C’est le cas dans la troisième série intitulée « Kin la Belle, consacrée au travail de nuit.

Selon lui, le défi consiste à rendre, à éclairer suffisamment les personnages afin qu’ils soient incarnés, sur la toile et non réduits à des ombres. Quant à la dernière série dédiée à la nostalgie, l’artiste a souligné que, la forme des tableaux est constituée d’éclats de lumière et d’images transférées sur la toile grâce à un procédé utilisant la colle.

« Impossible dans ce panorama d’oublier la musique. La série nostalgie met à l’honneur les grands chanteurs et chanteuses de l’histoire du Congo, de Franco à Lokwa Kanza en passant par Mbilia Bel et Papa Wemba », a-t-il renseigné. Après le vernissage ténu samedi dernier, cette exposition se poursuivra jusqu’au 10 mars 2024.

Biographie de l’artiste

Né dans la province du Haut-Lomami, Théo Mwamba a grandi à Lubumbashi puis s’est installé à Kinshasa en 2017 pour y suivre les cours à l’Académie des beaux-arts, dont il sort diplômé fin 2022. Parallèlement à ses études, il travaille, ses premiers tableaux, au tournant de ses 20 ans, date de sa première année à cette institution d’études supérieures. Théo Mwamba se distingue par une approche propre à lui-même, il recherche, expérimente et se passionne pour la diversité des univers que la peinture lui permet d’atteindre. Ses recherches l’amènent à développer une technique de peinture sur des toîles imprimées, à partir de documents historiques ou de photos de sa production. Il s’est fait rapidement remarquer avec des tableaux réalistes à forte connotation sociale. Son tout premier centre d’intérêt, alors qu’il est encore jeune étudiant, et le travail des enfants, qu’il symbolise par des codes-barres appliqués sur des scènes réalistes. Exposé pour la première fois en Europe dans l’exposition collective « Congo–Passé composé », au printemps 2023 à Paris, il présente en février 2024, sous le titre Congoscopie, sa première exposition individuelle à Kinshasa, à l’espace culturel Texaf-Bilembo.

Des facettes de la vie congolaise présentées dans une exposition à Kinshasa (msn.com)