L’ancienne ministre du Développement social, Ndioro ndiaye, a rappelé l’impératif de résoudre la question de l’émigration irrégulière, laquelle constitue, selon elle, un “problème critique” au Sénégal.
“La migration est un problème critique dans ce pays. Et tant qu’on ne lui donne pas les réponses qu’il faut, on continuera toujours à avoir ces vagues de gens qui partent’’, a-t-elle déclaré, en allusion au départ massif de jeunes à bord d’embarcations de fortune pour l’Europe.
Pr Ndioro Ndiaye, militante des droits des femmes et ancienne directrice générale adjointe de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), était ce mercredi l’invitée de la rédaction de l’APS en prélude la célébration de la Journée internationale de la femme.
Selon elle, les différentes stratégies de lutte mises en place pour stopper l’émigration irrégulière restent jusqu’ici “inefficaces”, au regard au regard de la recrudescence du phénomène.
‘’Le phénomène perdure, le phénomène est là et il n’a pas bougé d’un iota. Il s’est même aggravé d’ailleurs’’, a-t-elle martelé, invitant ainsi les autorités à ‘’prendre à bras-le-corps ce fléau qui continue toujours, avec ces vagues de jeunes chômeurs et travailleurs préférant partir ailleurs pour des raisons qui leur sont propres, à travers des mesures concrètes et adaptées”.
“Le fait de prendre les passeurs et de les mettre en prison n’empêchera pas la filière de continuer à survivre. La preuve, les candidats à l’émigration irrégulière ont, en partie, délaissé le Sahel pour passer par l’Amérique latine pour rentrer dans le Mexique’’, a-t-elle indiqué.
Forte de ce constat, Ndioro Ndiaye pense que pour juguler ce phénomène, les autorités doivent impérativement en amont de toute action, ‘’mettre en avant le dialogue et la communication en allant directement parler et sensibiliser les gens résidant dans les zones identifiées comme étant à fort potentiel migratoire”.
‘’Il le faut car on ne peut pas retenir les gens pour qu’ils ne voyagent pas. Toutefois, ils doivent le faire dans les normes et ne pas mettre en péril leurs vies’’, a affirmé Ndioro Ndiaye.
A ce propos, elle a préconisé la mise en œuvre effective des accords bilatéraux qui existent déjà entre pays d’accueil et pays d’origine, mais également de systématiser de manière claire le modèle asiatique consistant à signer avec des entreprises étrangères qui vont utiliser pour une durée bien déterminée, du personnel en provenance des pays de départ, avec des droits et des devoirs bien définis.