Le père de l’Eglise catholique burkinabè, le cardinal Philippe Ouédraogo, a réitéré l’opposition des évêques africains pour la bénédiction des couples homosexuels proposée dans la déclaration Fiducia supplicans signée du Pape françois, dimanche, dans son homélie de la messe de Pâques à Ouagadougou.

«Halte donc aux nouvelles colonisations idéologiques». «Halte à la dictature de la pensée unique». «Halte à la culture de la mort». Sur la question de la bénédiction des couples homosexuels, le cardinal Ouédraogo a tenu un discours tranché en guise d’homélie pascale prononcée au sanctuaire Notre Dame de Yagma, au nord de Ouagadougou et publiée par le site Lefaso.net.

«Pour nous chrétiens africains qui ont quitté la religion traditionnelle pour embraser la Religion du Dieu Unique révélé en Jésus Christ, ce n’est certainement pas pour adopter et vivre les tares culturelles des sociétés occidentales qui s’érigent en maitres et gouverneurs du monde» a dit le cardinal Ouédraogo.

Avec des passages bibliques et des références canoniques en appui, le cardinal Ouédraogo a rappelé que le mariage, c’est naturellement entre l’homme et la femme et par conséquent «Les unions des personnes de même sexe sont contraires à la volonté de Dieu et ne peuvent donc pas recevoir la bénédiction de l’Eglise», citant la position du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) sur le sujet.

«N’en déplaise à certains détracteurs de l’Afrique, dit le cardinal aux fidèles, cette position de l’Episcopat Africain est courageuse et lucide, respectueuse de la Révélation biblique et de la culture des Peuples africains. La doctrine doit être clairement énoncée et proposée.

Pastoralement, les personnes à tendance homosexuelle, les couples en situation irrégulière doivent être traitées avec respect et dignité, tout en leur rappelant que les unions des personnes de même sexe sont contraire à la volonté de Dieu et ne peuvent donc pas recevoir la bénédiction de l’Eglise».

Le cadrinal Philippe Ouédraogo a en outre rappelé que «Dans son discours aux familles à Manille (16/01/2015), notre Saint Père le Pape François exhortait à être ‘‘attentifs aux nouvelles colonisations idéologiques, qui cherchent à détruire la famille…’’. Et lors de sa visite pastorale à Kinshasa en 2023, il mettait en garde contre la colonisation économique et culturelle de l’Afrique.

Que ne constatons-nous pas avec effroi ? Des milliards de dollars et d’euros sont investis dans la production et dans la distribution de préservatifs et de contraceptifs. En outre, dans l’euphémisme de ‘‘santé et de droits sexuels et reproductifs’’, des programmes sont imposés aux pays pauvres comme conditions sine qua non d’accès aux aides financières de développement. Il en est de même de ‘‘la perspective du Gender’’, du mariage homosexuel, du drame de l’avortement, de l’euthanasie… on ne saurait aussi ignorer la tragédie de la manipulation des produits pharmaceutiques et alimentaires qui insèrent des substances chimiques en vue de rendre stérile et de freiner la croissance démographique.

C’est une véritable dictature de la culture de la mort. Halte donc aux nouvelles colonisations idéologiques. Halte à la dictature de la pensée unique. Dans leur légitime et objective spécificité, les droits des peuples et des nations ne sont rien d’autre que des droits humains fondamentaux à promouvoir et à respecter. (cf. Cardinal Philippe Ouédraogo, DIEU SEUL SUFFIT, Dialogue et vérité, P.175).

Pour nous chrétiens africains qui ont quitté la religion traditionnelle pour embraser la Religion du Dieu Unique révélé en Jésus Christ, ce n’est certainement pas pour adopter et vivre les tares culturelles des sociétés occidentales qui s’érigent en maitres et gouverneurs du monde.

Que reste-t-il de l’empire et de la civilisation gréco-romaine ?

L’Eglise doit se démarquer de son carcan culturel européen et s’en tenir à sa Mission Rédemptrice à l’annonce de la Bonne Nouvelle à toutes les nations (CF Mt 28,19). Pour nous chrétiens, seul Jésus Christ et son Evangile sauveront l’Eglise et le Monde !

Puisse notre Eglise, de façon prophétique rester ferme dans la foi, indéfectible dans l’espérance, fidèle à notre Seigneur Jésus Christ et à son Evangile. Puisse- t-elle avoir le courage et la sagesse d’affirmer et de proposer tout le Trésor révélé pour la vie et le salut du Monde».

La société burkinabè dans son ensemble est opposée à l’homosexualité. Les forces vives des 13 régions, consultées en mi-2023 sur les réformes à envisager pour le pays, ont proposé d’’interdire et de pénaliser de l’homosexualité qu’elles considèrent contraires aux mœurs, aux traditions et aux religions pratiquées.

L’enseignant et leader politique, Laurent Bado, qui considère les homosexuels comme des «malades à soigner» a critiqué l’église catholique pour sa volonté d’adapter la foi à la pensée, à la culture et à la morale occidentale dans son dernier livre intitulé «un chrétien catholique s’interroge»

Agence d’information du Burkina Faso