Alors que le nouveau président Bassirou Diomaye Faye vient de prêter serment ce mardi (02.04), les paysans de la Casamance espèrent un retour à des rendements qui permettaient dans les années 1960 aux riziculteurs de récolter deux fois par an et la multiplication des programmes ruraux qui génèrent des emplois.
Pour y arriver, certains d’entre eux comme Elhadji Samba Sané, pensent que le gouvernement du nouveau président devra mettre l’accent sur les équipements agricoles.
Selon lui, « dans les années 60 et quelques, la population produisait son riz et les gens venaient même en acheter. Dans chaque famille, il y avait du riz et le surplus, ils le revendaient. Pour revenir à cette belle époque il faut du matériel, des tracteurs, des motoculteurs. Quand on récolte deux fois par an, la faim et la pauvreté reculent. »
Pousser les petits projets
Abdoulaye Mandiang, un ancien horticulteur et nostalgique des années fastes de l’agriculture locale, voudrait que les nouveaux gouvernants aillent vers une politique de renforcement et de décentralisation des petits programmes ruraux dans l’ensemble de la région pour permettre aux paysans d’avoir des revenus.
Abdoulaye Mandiang estime qu’il faut « développer les petits programmes pour faire travailler les jeunes. L’exemple des petits projets bananiers de Sédhiou est là. Il y a aussi l’exemple de Gouloubo qui emploie énormément de jeunes. On veut que ce genre de projets soient installés dans l’ensemble de la Casamance ».
Investissements et semences de qualité
Ibrahima Badiane, ingénieur agronome, note que « le développement de l’agriculture en Casamance nécessite des investissements dans la production, le renforcement de semences et d’espèces végétales de qualité, la modernisation des équipements agricoles et du développement des chaînes de valeur, l’accompagnement et la formation des producteurs à travers un contrat de performance entre l’Etat et les services techniques de vulgarisation et conseillers agricoles, la recherche, le suivi et l’évaluation permanente par l’Etat avec des sanctions positives et négatives ».
La Casamance était considérée comme le grenier du Sénégal dans les années qui ont suivi l’indépendance du pays à cause des productions surabondantes en riz. Les paysans étaient encadrés à l’époque par divers programmes de recherches permettant des cultures de contre-saison.
En Casamance, les agriculteurs espèrent le retour de la « belle époque » (msn.com)