Le Collectif des femmes africaines contre l’excision et les violence liées aux traditions a organisé, jeudi, à Dakar, un rassemblement pour dire non à un projet de texte qui pourrait à nouveau légaliser l’excision, en Gambie, où cette pratique est interdite depuis 2015.
Cette proposition a officiellement été déposée le 4 mars dernier par le parlementaire gambien Almameh Gibba. ”Alors que les femmes du monde entier se mobilisent pour dire non à la médicalisation de l’excision, alors que le 6 février, nous célébrions la journée mondiale de lutte contre l’excision, (…) nous apprenons avec stupéfaction que le parlement Gambien examine un texte légalisant à nouveau l’excision. Nous invitons toutes les femmes du monde à nous rejoindre pour lutter contre l’abrogation de cette loi”, a déclaré Naky Sy Savané, présidente du Collectif.
”Nous refusons catégoriquement toute tentative visant à légaliser cette pratique inhumaine partout dans le monde. Au nom de quoi martyrise-t-on le corps des femmes ? Au nom de quelle religion ? De quel impératif sanitaire ? Mutile-t-on les femmes parce qu’on a peur d’elles, de leur sexualité et pour servir l’ego des hommes ? Les corps des femmes ne doivent plus être utilisés pour les soumettre”, a ajouté Madame Savané.
Le collectif à l’origine de ce rassemblement est composé de l’Union des femmes du monde/GAMS Sud, de la plateforme mondiale des femmes entreprenantes du Sénégal, de l’Association des comédiennes africaines de l’image, de l’Association du festival internationale de film de femmes de Bamako, de l’Association des femmes de l’image du Mali, de l’Association forces pour l’autonomisation des femmes africaines et de la Marche mondiale des femmes.
L’objectif du collectif est d’être en ”première ligne” dans la lutte contre l’excision et toutes les formes de violences liées aux traditions ainsi que la lutte contre les ”conséquences dévastatrices” de cette pratique sur les femmes et les filles, a souligné sa présidente. Naky Sy Savané a demandé aux gouvernements d’intensifier leurs efforts pour éradiquer définitivement cette ”forme extrême de violence sexiste”.
”Tabourets à la main, assiégeons l’Assemblée gambienne et toutes les instances politiques du monde entier contre les décisions criminelles à l’encontre de nos filles”, a t-elle lancé.