L’intensification des combats dans l’Est de la République démocratique du Congo aggrave la précarité des enfants et des femmes, a appris l’ACP lundi lors de la visite du Directeur adjoint du Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef) aux camps de réfugiés.
« L’intensification des combats au cours de derniers mois a aggravé la situation déjà précaire des enfants et des familles dans les camps de réfugiés, notamment celui de Bulengo et Lushagala qui hébergent 36.500 familles», a déclaré M. Ted Chaiban, Directeur adjoint de l’Unicef.
« La seule façon de réduire ces souffrances est de redoubler les efforts des acteurs régionaux et de la communauté internationale pour négocier une solution politique au conflit, y compris le processus de Luanda, le dialogue de Nairobi et d’autres efforts diplomatiques».
Il a également rencontré des familles déplacées à Minova, où l’accès est de plus en plus restreint et où l’afflux récent de plus de 250.000 personnes fuyant les conflits a ajouté une pression immense sur des communautés d’accueil déjà vulnérables.
M. Ted Chaiban a, ensuite, visité des réseaux d’eau dans le territoire de Rutshuru.
« Les solutions durables sont la façon dont nous pouvons et devons travailler, même dans les zones de conflit et les camps de personnes déplacées, comme l’extension du réseau d’eau de Goma à Kanyaruchinya », a-t-il dit.
« La détérioration de la situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri a un impact significatif sur l’acheminement de l’aide humanitaire. Nous condamnons fermement les bombardements de la semaine dernière sur trois sites pour personnes déplacées dans les quartiers de Lac-vert, Lushagala et Mugunga près de Goma, qui ont entraîné la perte tragique de 35 vies et fait plus de 20 blessés, principalement des femmes et des enfants », a souligné Ted Chaiban.
L’UNICEF demande instamment à toutes les parties de maintenir les installations, les armes et les opérations militaires à l’écart des zones civiles.
« Répondre à l’ensemble des besoins et apporter des solutions durables ne peut se faire que si le gouvernement prend la responsabilité principale de fournir des services de base dans ces contextes difficiles, avec notre soutien collectif. Le soutien aux systèmes gouvernementaux pour que les communautés soient plus résilientes est le seul moyen de réduire les besoins humanitaires», a-t-il souligné.
Nécessité de protéger les enfants dans cette crise
M. Ted Chaiban a fait savoir que l’UNICEF réaffirme la nécessité d’accorder une place centrale à la protection des enfants dans cette crise.
« L’UNICEF reste déterminé à faire en sorte que le droit de chaque enfant à la santé, à l’éducation et à la protection soit respecté. Avec la baisse des fonds humanitaires, les interventions humanitaires menées doivent se concentrer sur les plus vulnérables», a-t-il réitéré.
Selon M. Ted Chaiban, le financement flexible comme l’un des principaux catalyseurs s’avère important. L’UNICEF travaille en étroite collaboration avec le PAM, la FAO et d’autres agences pour améliorer la résilience et la cohésion sociale, en liant les interventions humanitaires au développement et à la paix.
« Le monde a besoin d’un Congo pacifique et productif qui, avec sa forêt tropicale et ses minéraux verts, est essentiel à la lutte contre le changement climatique mondial. Avec le soutien de la communauté internationale, le Congo peut devenir le pays de la solution », a-t-il précisé.
« La RDC est trop importante pour échouer. Nous avons besoin de paix et de sécurité pour que les personnes déplacées puissent rentrer chez elles, cultiver leurs champs et ramener leurs enfants à l’école » », a-t-il conclu.