Le capitaine Ibrahim Traoré restera à la tête de la transition durant les cinq prochaines années. Ainsi en ont décidé les « forces vives de la nation » qui soutiennent les militaires au pouvoir au Burkina Faso et qui étaient réunies ce week-end pour des assises nationales à Ouagadougou, la capitale.
Des consultations qui se sont déroulées en l’absence de l’ex-alliance des partis de la majorité présidentielles qui avait exigé la levée de la suspension de ses activités, en vigueur depuis janvier 2022.
Atmosphère électrique
« La durée de la transition fixée à 60 mois à compter du 2 juillet 2024 », a déclaré le colonel Moussa Diallo qui présidait le Comité national d’organisation des assises nationales, avant de poursuive : « L’éligibilité du président du Faso, du premier ministre et du président de l’assemblée législative de transition aux élections présidentielles et législatives municipales qui seront organisés pour mettre fin à la transition. »
Des propos tenus dans une atmosphère électrique autour de la salle des conférences de Ouaga 2000 où les partisans du capitaine Traoré étaient réunis.
« Je suis satisfait à partir du moment où c’est le peuple qui s’est exprimé », affirme un soutien. « Je pense que c’est un délai très raisonnable pour la transition. »
Certains auraient même préféré une transition encore plus longue, allant jusqu’à 10 ans. Selon eux, cette période doit permettre aux militaires de poursuivre la lutte contre le terrorisme qui gangrène le pays.
Risque de divisions supplémentaires
De nombreux responsables politiques, qui n’ont pas souhaité s’exprimer publiquement sur les conclusions des assises nationales, estiment cependant que ces rencontres organisées par la junte et ses partisans sont une mascarade qui va diviser les Burkinabè.
Alors que la première mouture de la charte de la transition proposait trois ans et demi, soit 42 mois, à compter du 2 juillet 2024, le capitaine Ibrahim Traoré pourra rester cinq ans de plus. Même si, ces élections marquant la fin de cette période pourront « être organisées avant cette échéance, si la situation sécuritaire le permet », précise le document.
Au Burkina, la transition partie pour durer encore cinq ans (msn.com)