Professionnels de la justice, représentants de l’Etat, organisations de la société civile et partis politiques se retrouvent dès ce mardi 28 mai au Sénégal pour des assises de la Justice. Objectif : identifier les dysfonctionnements et faire des propositions d’améliorations.
Cette réforme est voulue par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko. « Ils ont eu maille à partir avec la justice sénégalaise et ils ont eu énormément de difficultés à gérer les problèmes judiciaires pendant qu’ils étaient dans l’opposition », décryptait ce mardi matin Ibrahima Kane, chercheur à la fondation Open Society, basée à Dakar, sur l’antenne de la DW Afrique. « Ils pensent que c’est nécessaire maintenant qu’ils sont au pouvoir, de régler rapidement ces questions de manière à ce que, à l’avenir, de tels problèmes ne se reproduisent plus.«
Réforme de la Constitution
Parmi les points que le nouvel exécutif veut améliorer : l’indépendance de la magistrature. « Il y a beaucoup de juges qui ont accepté de faire le jeu du pouvoir dans le passé », rappelle Ibrahima Kane. « Récemment encore, tout avait été fait pour interdire à certains de participer à l’élection ».
Mais le chercheur préconise la prudence. « Si on veut transformer le Sénégal, si on veut instaurer une rupture totale dans la manière d’opérer de l’Etat et de son administration, il faut commencer par réfléchir sur le général, pas sur le spécifique. Il faut commencer par repenser la Constitution. On pourra plus tard avoir une idée de comment doit être la justice, comment doit fonctionner le Parlement, comment on doit organiser des élections. »