Les bases de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) dans le Sud-Kivu (est du pays) ont été fermées mardi en présence de la Première ministre Judith Suminwa, au cours d’une cérémonie à Kavumu dans le territoire de Kabare.
«Alors que nous mettons fin à notre présence au Sud-kivu, je remercie les personnels civils et en uniforme qui ont contribué à la paix et à la sécurité de la province, votre courage et votre dévouement dans certaines des circonstances le plus difficile de maintien de la paix remplisse mon cœur de gratitude. Je rends aussi hommages à tous ceux qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions », a déclaré Bintou Keita, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en RDC.
Echange des documents entre Jacquemain Shabani et Bintou Keita
« Je profite de cette occasion pour souligner que le départ de la Monusco laisse une expertise et la main d’œuvre nationale compétente et qualifier pouvant, apporter une contribution substantielle aux défis qui nécessite encore des solutions », a dit la représentante du secrétaire général de l’ONU en RDC, avant de saluer la collaboration entre la Monusco et la population du Sud-Kivu durant plus de vingt ans de la présence de cette mission onusienne dans la partie est du pays.
M. Jacquemain Shabani, vice-Premier ministre en charge l’Intérieur a reconnu le travail réalisé par la Monusco, depuis son arrivée en RDC en 1999, alors que certaines provinces du pays étaient occupées par des branches rebelles. « Aujourd’hui nous avons un pays unifié que nous défendrons contre toute déstabilisation, agression extérieure et occupation », a-t-il indiqué avant de rendre hommages aux casques bleus qui ont perdu leur vie sur le sol congolais dans la mission de maintien de la paix.
Des actifs de 10 millions UDS transférés à la RDC
Les membres du Gouvernement congolais (premier rang)
Des actifs d’une valeur 10 millions USD de la Monusco ont été transférés au gouvernement congolais à l’issue de la fermeture des bases de la mission onusienne au Sud-Kivu, selon un communiqué. « La MONUSCO a fait don d’actifs d’une valeur de 10 millions de dollars US aux autorités de la RDC et à plusieurs partenaires congolais. La Mission a également transféré aux Forces armées de la RDC (FARDC) un héliport nouvellement construit et une base à Rutemba, près d’Uvira, d’une valeur de 1,5 million de dollars. La cérémonie de remise de ces dons a eu lieu à Kavumu à 32 km de Bukavu », a-t-on lu dans ce communiqué de la Monusco.
La Monusco a affirmé que la protection des populations dans cette partie de l’est du pays est désormais l’apanage du Gouvernement de la République. « C’est l’aube d’une nouvelle ère pour la province. Assurer la paix et protéger les civils est désormais entièrement entre les mains des autorités congolaises, qui assument cette responsabilité en étroite coordination avec les communautés et les leaders locaux, avec le soutien des agences, fonds et programmes des Nations unies qui poursuivent la mise en œuvre de leurs mandats respectifs », a déclaré Bintou Keita citée par la source.
Elle a exprimé sa satisfaction sur la manière dont s’est effectué le retrait des troupes onusiennes. « Cela a été un immense effort conjoint avec le gouvernement de la RDC. Malgré les nombreux défis auxquels nous avons été confrontés, le retrait des troupes et des équipements s’est déroulé de manière ordonnée et, malgré les contraintes de temps, la première phase a été largement réussie », a dit Mme Keita. Au cours de son désengagement du Sud-Kivu, entamé en janvier 2024, la Monusco a transféré aux autorités nationales ou fermé sept bases (Baraka, Bukavu, Bunyakiri, Kamanyola, Kavumu, Rutemba et Sange), ainsi que 15 autres installations.
Depuis 2002, la présence de la MONUSCO au Sud-Kivu avait permis d’assurer une protection physique directe à des millions de personnes et de soutenir les FARDC par le biais d’opérations conjointes, de patrouilles, de renforcement des capacités et d’évacuations médicales. La Mission avait contribué à la mise en place de dizaines de comités de protection locaux et de réseaux d’alerte civils. Elle avait travaillé en étroite collaboration avec les autorités de la RDC et les communautés locales pour s’attaquer aux causes profondes du conflit en encourageant le dialogue et la cohésion sociale, en développant les infrastructures, en améliorant la situation des droits de l’homme et en renforçant les capacités de la police, de la justice et des systèmes pénitentiaires dans la province.
La Monusco ferme officiellement ses bases au Sud-Kivu (msn.com)