L’Organisation des Nations unies a publié, mardi, une série de recommandations visant à promouvoir davantage d’’’intégrité’’ dans l’écosystème de l’information, eu égard “aux risques nouveaux et croissants” découlant des progrès des technologies de l’intelligence artificielle. « A une époque où des milliards de personnes sont exposées à des récits faux, des distorsions et des mensonges, ces principes tracent une voie claire, fermement ancrée dans les droits de l’homme, y compris les droits à la liberté d’expression et d’opinion”, a déclaré le secrétaire général de l’ONU António Guterres.
Le patron de l’ONU procédait, mardi, au lancement des Principes mondiaux des Nations unies pour l’intégrité de l’information. Ces recommandations visent essentiellement à favoriser “des espaces d’information plus sains et plus sûrs”, qui défendent les droits de l’homme, les sociétés pacifiques et un avenir durable, indique-t-on. Il est ainsi recommandé à toutes les parties prenantes impliquées dans le développement des technologies d’intelligence artificielle à prendre “des mesures urgentes, immédiates, inclusives et transparentes”.
L’objectif vise à s’assurer que toutes les applications d’IA sont “conçues, déployées et utilisées de manière sûre, sécurisée, responsable et éthique. « La désinformation, la mésinformation, les discours de haine et d’autres risques pour l’écosystème informationnel alimentent les conflits, menacent la démocratie et les droits de l’homme, et sapent la santé publique et l’action climatique. Leur prolifération est désormais accélérée par la montée rapide des technologies d’intelligence artificielle (IA) facilement disponibles”, a rappelé le patron de l’ONU dans une déclaration consultée par l’APS.
De son point de vue, “les risques nouveaux et croissants découlant des progrès des technologies de l’Intelligence artificielle font du renforcement de l’intégrité de l’information l’une des tâches les plus urgentes de notre époque”. Il a évoqué une “menace mondiale claire et actuelle”, qui exige une “action internationale coordonnée”. “Les progrès technologiques ont révolutionné les communications, reliant les gens à un niveau jusqu’alors inimaginable”, a dit M. Guterres
Il a reconnu par la même occasion que ces mêmes progrès ont permis “la diffusion de fausses informations, de désinformation et de discours haineux à un volume, une vitesse et une viralité sans précédent, mettant en péril l’intégrité de l’écosystème de l’information”. Le chef de l’ONU a lancé un appel urgent aux gouvernements, aux entreprises technologiques, aux annonceurs et à l’industrie des relations publiques pour qu’ils “assument leurs responsabilités quant à la diffusion et à la monétisation de contenus nuisibles”.
Il leur est également demandé d’exiger “la transparence dans les processus de publicité numérique du secteur technologique” pour aider à s’assurer que “les budgets publicitaires ne financent pas par inadvertance la désinformation ou la haine”. António Guterres est en effet convaincu que “les missions, opérations et priorités des Nations unies sont compromises par l’érosion de l’intégrité de l’information”.