L’OMS a signalé que 15 millions de Soudanais ne bénéficient pas d’un accès adéquat aux soins de santé, avec une écrasante majorité, soit 70 à 80 %, des établissements de santé non opérationnels dans tout le pays.
Plus de 14 mois de conflit ont ravagé le Soudan, laissant son secteur de la santé dans un état critique. De nombreux hôpitaux et établissements médicaux à travers le pays sont désormais fermés, endommagés ou réduits en cendres, conséquence directe des hostilités incessantes.
À Omdurman, l’une des plus grandes villes du Soudan, des bâtiments hospitaliers autrefois animés sont aujourd’hui désertés, témoignant de l’impact dévastateur de la guerre sur les infrastructures médicales locales.
Les médecins, confrontés à des ressources limitées et à un afflux constant de patients, ont sonné l’alarme : les quelques installations encore opérationnelles pourraient elles-mêmes fermer leurs portes faute de moyens suffisants pour répondre aux besoins croissants.
Le docteur Ammar Moatasem, travaillant dans un centre de dialyse dans l’État de Kassala, exprime sa frustration face à l’incapacité de suivre le protocole de traitement adéquat dans ces conditions précaires.
Awad Mohamed, l’un des patients du centre de dialyse, exprime un sentiment de désespoir quant à l’avenir incertain qui se dessine pour lui et ses semblables, privés des soins essentiels nécessaires à leur survie.
La guerre civile, qui a éclaté en avril de l’année dernière suite à des tensions exacerbées entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, a entraîné la mort de plus de 14 000 personnes et blessé 33 000 autres, selon les estimations des Nations Unies. Les organisations de défense des droits de l’homme estiment toutefois que le bilan réel pourrait être bien plus élevé.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a signalé que 15 millions de Soudanais ne bénéficient pas d’un accès adéquat aux soins de santé, avec une écrasante majorité, soit 70 à 80 %, des établissements de santé non opérationnels dans tout le pays.
Pour Manal Fadl, une mère soudanaise déplacée, l’accès aux soins de santé s’est brutalement interrompu après une opération cardiaque cruciale effectuée juste avant le début des hostilités.
Le conflit a également engendré une crise de déplacement sans précédent à l’échelle mondiale, forçant plus de 11 millions de personnes à fuir leurs foyers dans des conditions de grande précarité.
L’agence des migrations de l’ONU a récemment rapporté à l’Associated Press que plus de 10 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du Soudan, un chiffre alarmant qui souligne l’ampleur de la crise humanitaire qui secoue le pays.