Pour relancer le dialogue politique malien, l’Autorité indépendante de gestion des élections a convié des partis politiques à une réunion à laquelle ces derniers ne sont venus, ce 15 juillet, que pour annoncer qu’ils ne viendraient pas aux suivantes. À l’aune de leurs expériences, les oppositions africaines jouent de moins en moins de gaieté de cœur la politique de la chaise vide. Au Mali, en particulier, les politiciens savent que le boycott est une technique qui se démonétise, au fur et à mesure qu’elle est employée. L’opinion publique sait, par exemple, qu’en 2019 comme en avril dernier, les opposants au régime d’Assimi Goïta avaient choisi de ne pas participer à des rencontres, notamment dans le cadre du « dialogue national inclusif« .

La tentation de « l’absence active » est pourtant particulièrement forte, quand un régime issu d’un putsch cherche à obtenir le cliché photographique d’une réunion qui suinte la décrispation politique. En ce mois de juillet 2024, de surcroît, les partis politiques qui n’ont pas vocation à être des faire-valoir ne peuvent passer par pertes et profits les arrestations de onze anciens ministres et dirigeants de partis, le 20 juin dernier. Interpelés simultanément, ces derniers sont poursuivis en justice pour « opposition à l’exercice de l’autorité légitime ». Le premier des termes de ce chef d’accusation ne saurait être un crime, en République. Le dernier est sujet à caution, trois mois après la fin théorique de la transition malienne.

Au Mali, le jeu du chat militaire et de la souris politicienne (msn.com)

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