Cela fera un an ce vendredi 26 juillet que le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, a été renversé par des militaires. Aujourd’hui la question du retour à l’ordre constitutionnel au Niger se pose toujours. Signe que la question dérange, beaucoup d’interlocuteurs interrogés sur le sujet préfèrent garde l’anonymat. Par peur des représailles de la part des militaires, les hommes politiques n’osent plus se prononcer publiquement sur la gestion de la transition.

« La question des élections dérange les autorités militaires », confirme Maman Wada, le président du Comité exécutif national de Transparency International Niger. « Très souvent, ceux qui en parlent sont soit enlevés, soit poursuivis. Ils ne peuvent pas rester impunis s’ils parlent des élections », déplorent-ils. « Ces militaires ne sont pas prêts à aller aux élections et ils ne veulent pas qu’on en parle. »

Le président du Réseau des organisations éducatives du Niger, Abdou Lokoko, ne dit pas autre-chose. Selon-lui la question du retour à l’ordre constitutionnel est invisible. « Pour le moment, on n’en parle plus », dit-il. « Cette question devait être débattue lors des assises. Les assises n’ont pas démarré, le conseil consultatif qui devait en parler n’a pas été installé. »

Des militaires soutenus

Dans son premier discours à la nation, le chef des putschistes, le général Abdourahamane Tiani, avait déclaré que son intention n’était pas de confisquer le pouvoir et que la durée de la transition ne saurait aller au-delà de trois ans.

Mais Abdou Lokoko estime désormais que les militaires pourraient aller même au-delà de ces trois ans de transition annoncés à leur arrivée au pouvoir en juillet 2023. « Beaucoup de Nigériens ne souhaitent pas que ce soit pour maintenant. La raison : les douze années que nous avons passées sous une dictature plus ou moins voilée. » Selon-lui, beaucoup de Nigériens estiment que le CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, le nom que s’est attribué la junte au pouvoir, ndlr) doit prendre son temps avant de penser à un retour à l’ordre constitutionnel normal. »

Le président du Comité exécutif national de Transparency International Niger rappelle que les partis politiques sont interdits de toute activité depuis le putsch du 26 juillet, tous suspendus. « Eux-mêmes, les partis politiques, ne fournissent aucun effort pour pousser les militaires qui n’aiment pas l’argumentation et les discussions. »

Le président renversé, Mohamed Bazoum, est lui toujours en détention. Les autorités l’accusent notamment de « complot, d’attentat à la sécurité et l’autorité de l’Etat », de « crime de trahison » et de « financement du terrorisme ». Plusieurs autres personnalités de l’ancien pouvoir sont également toujours en détention.

Un an après les putsch les militaires nigériens s’accrochent au pouvoir (msn.com)

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